Otan - La dernière session française - La session de l'UEO (Union de l'Europe occidentale) - Difficultés pour la force multilatérale
Il serait bien présomptueux de tenter de prévoir l’issue des discussions qui, en divers domaines, se déroulent au sein de l’Otan. Mais comme il est plus facile de proposer des solutions que de poser correctement les problèmes, les prévisions se multiplient tandis que les analyses se raréfient ! Aussi bien n’est-il pas inutile de rappeler quelques-unes des données des problèmes en discussion.
À l’occasion du dixième anniversaire de la signature du Traité de Washington, l’idée d’un « plan de dix ans » avait été lancée à la suite d’une suggestion de M. Herter, alors secrétaire d’État. Il s’agissait de promouvoir une politique qui eût été susceptible d’aller au-delà de simples réponses aux initiatives soviétiques, c’est-à-dire qui eût inséré la notion de prospective dans ses facteurs de motivation et dans ses objectifs. Pour des raisons diverses mais convergentes, dont nous ne reprendrons pas ici l’analyse, ce « plan de dix ans » n’aboutit à aucun résultat d’envergure. Tous les gouvernements étaient d’accord pour adapter l’Otan aux conditions nouvelles (différentes de celles de 1949) créées par la substitution de la coexistence pacifique à la guerre froide, par le relèvement et les débuts de l’unification de l’Europe, par la « logique nucléaire » enfin – mais la question des réformes des structures et des procédures ne fut pas sérieusement abordée. Pourtant, quelques mois auparavant, dans un mémorandum au Président Eisenhower et à M. MacMillan, le général de Gaulle avait posé le problème de ces réformes, non explicitement peut-être, mais sur la base d’une volonté que nul ne pouvait mettre en doute. Cette volonté se manifesta par les décisions que l’on sait, à propos de la Flotte de Méditerranée, puis par la mise en route d’une politique militaire fondée sur une force nucléaire nationale, puis, récemment, par une modification, décidée unilatéralement, du statut de la Flotte de l’Atlantique.
La dernière décision française
Le 22 juin 1963 on apprenait que le gouvernement français avait décidé de reprendre les forces navales de l’Atlantique mises automatiquement jusqu’ici à la disposition du commandement interallié. À dire vrai, c’est le 15 juin que la décision française avait été connue à l’Otan – non sous la forme d’une communication de style classique, non comme sujet d’une consultation multilatérale, mais simplement par l’intermédiaire de la réponse au « questionnaire pour l’examen intérimaire de 1963 », qui permet de dresser le catalogue des forces mises à la disposition de l’Alliance.
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