Institutions internationales - Les difficultés des Nations unies - La « relance » britannique - La solidarité monétaire des « Six » - Les organisations internationales
Si l’existence des États apparaît comme une constante remarquable dans l’histoire des relations internationales depuis la fin du Moyen-Âge, la naissance et le développement des institutions internationales constituent l’un des traits les plus notables de la société contemporaine. Il n’est aujourd’hui guère de problèmes qui, dans une mesure plus ou moins large, plus ou moins directe, ne soient conditionnés par une organisation internationale, soit que celle-ci s’en préoccupe en raison même de ses attributions, soit que l’État concerné ne puisse faire abstraction d’elle. Aussi bien est-il nécessaire d’en étudier régulièrement les travaux : telle est la raison pour laquelle nous élargissons le cadre de cette chronique, jusqu’alors consacrée à l’Otan.
Certes, l’Otan a été l’une des organisations les plus caractéristiques du monde issu de la Seconde Guerre mondiale. Mais, indépendamment même du retrait de la France de ses organismes militaires, elle a perdu une part de sa signification, depuis que la coexistence pacifique a succédé à la guerre froide, depuis que Washington et Moscou raisonnent plus en fonction de leur parité nucléaire qu’en fonction des intérêts de leurs alliés respectifs, depuis que, sans pour autant rompre les solidarités atlantiques, l’Europe aspire à plus d’autonomie face aux États-Unis, etc. Au surplus, il ne semble pas que la réorganisation qui suivra l’installation du Conseil Atlantique et du SHAPE en Belgique puisse modifier l’une des données de base de la situation, à savoir le fait que l’intégration ne concerne et ne peut concerner que les armements conventionnels, les forces nucléaires ne pouvant être que nationales. Les discussions et les travaux risquent donc, selon toute vraisemblance, de ne concerner que des aspects mineurs des véritables problèmes, rien ne permettant de penser que les États-Unis soient disposés à renoncer à la « doctrine McNamara » qui, si elle correspond peut-être aux exigences de la sécurité américaine, ne satisfait pas celles de la sécurité européenne.
L’activité de l’Organisation des Nations unies, de l’Organisation de coopération et de développement économique (OCDE), du Conseil de l’Europe, des Communautés européennes (Marché commun, Communauté européenne du charbon et de l’acier, Euratom), du Fonds monétaire international (FMI), etc. tel sera désormais l’objet de cette chronique, qui ne négligera pas l’Otan, mais ne se limitera plus à elle.
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