Défense dans le monde - États-Unis : changements et réformes dans les forces armées - Amérique latine : la situation en Argentine - Grande-Bretagne : le Livre blanc sur la Défense
États-Unis : changements et réformes dans les forces armées américaines
Des considérations politiques, économiques et militaires ont conduit le Pentagone à entreprendre, depuis la fin de l’engagement au Vietnam, d’importantes modifications au sein des forces américaines.
Les responsables de la Défense doivent tenir compte des sentiments profonds d’une opinion opposée aux interventions armées et des exigences d’un Congrès de plus en plus porté à restreindre la liberté d’action du Pentagone : il leur faut, dans ces conditions, imaginer et traduire dans la réalité une politique affranchie des solutions de facilité du passé et susceptible de conserver aux États-Unis la première place dans le domaine militaire.
Les conditions économiques actuelles imposent en outre, en matière de défense, un changement d’attitude et une révision des priorités : le budget militaire américain, en constante diminution par rapport au Produit national brut (PNB), porte la marque des contraintes imposées à toutes les dépenses non productives du pays et traduit le souci des gouvernants de tirer le meilleur parti de ressources amoindries.
L’évolution du contexte militaire a enfin rendu le changement souhaitable et nécessaire. Sur le plan de l’emploi des forces, il devenait urgent d’adapter l’appareil militaire à l’évolution de la « menace » et de concrétiser les améliorations jugées indispensables à la suite des récents conflits. Sur le plan des personnels, le passage au volontariat et la nécessité de trouver une solution aux problèmes nés de l’indiscipline imposaient une transformation des méthodes et des mentalités.
Les orientations nouvelles sont traduites par des programmes de recrutement, d’instruction et d’équipement, par des efforts destinés à améliorer la situation au plan humain. Elles ont un double but : améliorer la qualité de l’outil sans augmentation du volume des forces et des moyens financiers, faire passer dans les faits le souci d’une gestion plus rigoureuse et plus économique.
La réalisation du premier de ces objectifs passe par une meilleure qualité de la ressource en personnels et par l’amélioration de la valeur opérationnelle des formations combattantes.
En matière de politique des personnels, l’adoption du volontariat a imposé, dès 1972, une réforme complète des mentalités. Les méthodes les plus modernes du « marketing » et de la publicité ont été mises au service d’équipes de recrutement spécialement entraînées. Primes, indemnités et soldes ont été portées à un niveau record (les dépenses de personnel représentent plus de la moitié du budget de Défense). Les perspectives de reclassement dans le secteur civil, particulièrement appréciées en période de récession, ont été améliorées par l’augmentation de la durée minimale des contrats, garante d’une formation plus sérieuse dans les spécialités techniques (trois ans pour l’armée de terre et le corps des Marines, quatre ou six ans pour la marine et l’armée de l’air). Les conditions de service à l’étranger ou à la mer ont été assouplies : diminution de la durée des affectations (Europe, flottes de Méditerranée et du Pacifique, bases outre-mer), interruption pour quelques jours de la permanence opérationnelle des Sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) à mi-patrouille…
Le manque de motivation et l’extension inquiétante de l’indiscipline altéraient sérieusement l’image de marque des forces armées auprès de la nation : un sondage récent atteste l’amélioration sensible de cette image, en constatant que « les forces armées sont, de toutes les organisations publiques ou privées, celles qui déploient la plus grande efficacité au service de la cause publique ». Drogue et alcoolisme sévissaient dans les unités, en Europe notamment : un retour à la discipline traditionnelle est actuellement perceptible (en particulier dans la marine, sous l’impulsion du nouveau chef d’état-major, l’amiral Holloway).
L’amélioration de la valeur opérationnelle des formations combattantes est essentiellement recherchée, à court terme, au niveau des forces d’emploi général et des forces de mobilité.
L’accroissement du nombre de formations de combat et la réduction du volume des états-majors et des formations de soutien constituent l’aspect le plus spectaculaire de cette politique : passage de 13 à 16 divisions dans l’armée de terre sans modification d’effectifs, réduction de 18 000 hommes dans les formations de soutien en Europe, suppression ou transformation de grands commandements unifiés (Alaska, Défense aérienne), fermeture ou regroupement d’installations d’infrastructure.
Les contraintes budgétaires, le prix croissant des équipements (aéronautiques et navals notamment), l’importance des taux d’attrition dus à l’emploi intensif des armements antichars et antiaériens constaté lors du conflit du Kippour, ont donné naissance à un concept visant à modérer la tendance à une sophistication accrue des matériels. La production ou l’intention de construire des matériels plus dépouillés, plus robustes, aux performances moins spectaculaires mais moins coûteux, entrent dans le cadre de ce concept (chasseur General Dynamics F-16 Fighting Falcon, chasseur embarqué Grumman F-14 Tomcat simplifié, porte-avions d’escorte…).
Une meilleure organisation des réserves et l’amélioration de leur mise en condition doivent faire disparaître l’image de parent pauvre attachée à cette composante essentielle des forces armées. La réforme entreprise vise à les rapprocher des forces d’active, aussi bien au niveau de l’instruction que des conditions d’emploi. L’armée de terre « intègre » ou « affilie » des brigades de la Garde nationale à ses divisions d’active, et améliore la qualité de l’équipement de ses réserves (chars, hélicoptères, armements collectifs) ; la marine prévoit l’expérimentation d’un nouveau plan d’armement sur cinq destroyers, avec 20 % de réservistes et 80 % de personnels d’active ; tous les escadrons du transport aérien (MAC) sont doublés par des escadrons de réserve dont les personnels sont entraînés au sein des formations d’active.
Les enseignements du conflit du Kippour ont enfin souligné la nécessité d’accroître la mobilité stratégique des forces américaines notamment en matière de transport aérien. Les transformations de matériels (essentiellement gros porteurs Lockheed C-5A Galaxy et C-141 Starlifter), déjà entreprises ou demandées au titre du prochain exercice budgétaire, visent à rendre les États-Unis moins tributaires des bases-escales à l’étranger (extension du ravitaillement en vol), à augmenter la capacité d’emport des appareils (allongement des cellules des C-141), leur durée de vie (modification des voilures de C-5A) et la cadence des rotations en période de crise.
Le second but des orientations nouvelles en matière de défense est moins spectaculaire : il vise à la fois à dégager des ressources supplémentaires par application systématique de mesures d’économie et à tirer le meilleur parti des moyens techniques les plus récents pour alléger commandement et soutiens tout en réduisant les coûts.
Une chasse systématique au gaspillage est entreprise sous la pression particulièrement insistante de membres des Commissions de défense du Congrès. Les dépassements non justifiés (dépenses de recherche et de développement [R&D] notamment) sont dénoncés. Pour la première fois, les armements étrangers sont commandés en dépit de la concurrence de matériels américains de même type : fabrication du missile sol-air Roland, possibilité d’adoption du char Leopard II.
L’utilisation des possibilités de l’informatique et des moyens modernes de communication permet de diminuer la lourdeur des soutiens, et à la limite de s’affranchir d’échelons de commandement (suppression du niveau « Armée » du théâtre d’opérations, par exemple).
La préparation aux conditions d’emploi prévisibles pour les années 1980 se poursuit au sein des véritables laboratoires que sont les organismes d’étude et d’expérimentation de chacune des armées. Les responsables de la Défense comptent voir avant la fin de la décennie les forces américaines émerger de cette cure de rajeunissement, plus efficaces et plus motivées, garantissant ainsi au contribuable « la meilleure défense possible pour chaque dollar dépensé ».
Amérique latine : la situation en Argentine
L’Argentine connaît une accentuation de la confusion politique, de la violence et des difficultés économiques.
Sur le plan politique, le gouvernement de Mme Péron est en butte à une contestation généralisée. À l’intérieur de la majorité, les députés justicialistes réclament un remaniement ministériel et la réorganisation de leur mouvement. Quant aux syndicats, fer de lance du péronisme, ils exigent une part plus considérable dans la conduite des affaires du pays et lancent des grèves importantes. Dans l’opposition légale, les péronistes de gauche, regroupés depuis le 11 mars 1975 dans un « Mouvement péroniste authentique », remettent en cause la légitimité des dirigeants actuels du justicialisme. Le parti radical (UCR), seconde force politique en Argentine, commence à sortir de son rôle d’opposant modéré et doute ouvertement de la capacité à gouverner de l’équipe actuelle. Enfin, le Parti communiste (PCA) suggère la création d’une coalition gouvernementale formée de civils et de militaires, attitude dont la similitude avec celle du PC portugais n’est sans doute pas fortuite. Tous ces événements traduisent un nouvel et très net affaiblissement du pouvoir de Mme Péron : ses déclarations sur les « traîtres et les ennemis » infiltrés dans le parti, ses tentatives de dialogue avec les syndicats et le parti radical, la victoire du parti justicialiste aux élections partielles du 13 avril, n’y changent rien.
Dans le même temps, les mouvements subversifs (1) intensifient la lutte sous son double aspect rural et urbain. Dans les campagnes des régions de Córdoba et de Tucumán, les guérilleros poursuivent leur propagande révolutionnaire et échappent aux forces armées. Dans les grandes villes et notamment à Buenos Aires, la liste des personnes assassinées s’allonge. Pour l’instant l’armée et la police semblent incapables de contenir l’expansion d’une subversion qui reste la plus importante de toute l’Amérique latine.
De plus, la situation économique apparaît des plus préoccupantes. Les prix ne cessent de monter, les produits de première nécessité manquent, le mauvais temps rend les récoltes incertaines, des grèves continuelles paralysent l’industrie. Malgré la dévaluation du peso décidée le 4 mars 1975, l’état des finances reste précaire : les réserves en or et en devises baissent, l’inflation et le déficit budgétaire s’accentuent.
Comme tant de fois dans le passé, les conditions d’un retour au pouvoir de l’Armée sont réunies : faiblesse du pouvoir central, désordre généralisé, graves difficultés économiques et sociales. Pourtant les militaires, depuis qu’ils ont rendu le pouvoir aux civils en 1973, ont montré qu’ils préféraient s’en tenir à des tâches strictement professionnelles. Mais ils représentent la seule force structurée du pays et à ce titre demeurent le suprême recours politique en cas de crise grave.
Ainsi qu’il était prévisible, Mme Péron ne peut résoudre les problèmes que le général Péron lui-même, avec son indiscutable prestige, n’avait pu régler. Après un intermède péroniste de deux ans, une solution militaire apparaît la plus vraisemblable.
Grande-Bretagne : le Livre blanc sur la Défense
Le nouveau concept de défense britannique énoncé dans le Livre blanc 1975-1976 confirme et précise les orientations déjà dévoilées par M. Roy Mason, ministre de la Défense, lors de son intervention aux Communes le 3 décembre 1974 (2).
Dès 1968, le Gouvernement travailliste alors en place avait manifesté clairement son intention de « concentrer en Europe les forces britanniques, exception faite de celles nécessaires pour faire face à certaines obligations résiduelles à l’égard des territoires dépendants ». Se référant à cette orientation, et considérant que la détente n’est pas encore irréversible, le Livre blanc publié le 19 mars 1975 retient les principes suivants :
– d’une part, l’Otan, clé de voûte de la sécurité européenne, doit avoir la priorité absolue dans l’utilisation des ressources disponibles pour la défense ;
– d’autre part, « nos engagements en dehors de l’Alliance doivent être réduits autant que possible pour éviter un étirement excessif de notre dispositif (…). Des forces d’emploi général doivent être maintenues afin de faire face à l’imprévisible ».
En mars 1974, le Gouvernement actuel a hérité des Conservateurs un système de défense fondé sur des engagements politiques et militaires à l’échelle du monde soutenus par un appareil militaire capable d’intervenir en tout point du globe avec des moyens significatifs.
À l’intérieur de l’Otan, en plus de sa participation à la dissuasion nucléaire stratégique et tactique, la Grande-Bretagne était le seul membre européen à fournir un contingent à tous les grands commandements et zones majeures de l’Alliance : Centre Europe – Atlantique Est – Manche –Royaume-Uni et ses abords immédiats – Méditerranée – renforts spécialisés pour emploi en Centre-Europe et sur les flancs Nord et Sud.
En dehors de l’Otan, le maintien par la Grande-Bretagne de forces en diverses parties du monde lui imposait un fardeau supplémentaire tel qu’aucun de ses alliés en Europe n’avait à en assurer de semblable.
Or, le Gouvernement travailliste constate que pendant la période d’après-guerre, le développement économique du Royaume-Uni est resté très en arrière de celui des grands pays européens ; son taux annuel de croissance n’a guère atteint que la moitié de celui de la France et de la République fédérale d’Allemagne (RFA). La situation économique actuelle étant plus grave qu’elle ne l’a jamais été au cours des vingt-cinq dernières années, le Gouvernement estime devoir aligner davantage ses dépenses de défense sur celles de ses grands alliés européens (3) et réaliser un juste équilibre entre les besoins de son économie et ceux de sa défense. C’est pourquoi la décision est prise de ramener progressivement sur une période de dix années les dépenses de défense à 4,5 % du PNB pour aboutir à une économie globale de 4 700 millions de Livres (valeur 1974).
En réalité il ne s’agit pas d’opérer ces réductions en prenant pour base de départ les 3 700 M£ du budget de 1974, mais à partir du programme budgétaire établi par les Conservateurs qui prévoyait un accroissement continu des dépenses pour la même période de dix ans. Compte tenu du fait qu’un taux d’accroissement du PNB de 3 % par an est pris en considération, le plan de réduction revient, en fait, à maintenir les dépenses militaires à un niveau constant. Au total, le budget 1975-1976 atteint 4 548 M£ dont 848 M représentent une inflation de 23 % par rapport à 1974.
En se fixant ces limites budgétaires, le Gouvernement se défend d’avoir agi de façon arbitraire et prétend au contraire être parti de priorités stratégiques claires en pesant les incidences militaires, politiques, économiques et industrielles des différentes attributions de ressources.
Les priorités stratégiques ont été retenues après analyse de la menace tant militaire que politique créée par le déséquilibre entre les forces de l’Alliance et celles du Pacte de Varsovie. Le Livre blanc examine donc dans quelles zones et dans quels domaines de l’Otan la Grande-Bretagne pourra contribuer au mieux à la défense collective et à celle du territoire national. Il s’agit essentiellement des zones Centre-Europe, Atlantique Est et Manche. Dans le domaine nucléaire, les moyens tactiques et stratégiques sont maintenus, tout comme leur participation au plan de frappe de l’Otan.
En revanche, la présence britannique est réduite dans les secteurs non prioritaires. La participation aux organisations militaires du Central Treaty Organization (CENTO), de l’Organisation du Traité de l’Asie du Sud-Est (Otase ou SEATO) et du Pacte des Cinq Nations (Australie, Nouvelle-Zélande, Malaisie et République de Singapour) se limitera à quelques exercices et les unités affectées ne seront pas maintenues. À Chypre, l’armée de terre reste mais la RAF ne conserve plus que des formations détachées de la métropole ; Malte sera évacuée entre 1977 et 1979 tandis que les forces navales présentes en Méditerranée ne seront plus affectées à l’Otan. Elles continueront toutefois à participer aux exercices. Enfin, les grandes unités spécialisées dans l’intervention sur les flancs Nord et Sud de l’Otan, jusqu’ici articulées essentiellement autour de la 3e Division et de la 16e Brigade, verront leur volume réduit de moitié.
Il semble dans ces conditions que la priorité absolue n’est donnée à l’Otan que dans la mesure où cette organisation répond directement aux impératifs de la protection rapprochée du territoire britannique. La transformation récente du Strike Command confirme cette orientation. En effet, ce grand commandement national regroupant toutes les formations opérationnelles de la RAF implantées au Royaume-Uni, devient UK Air, grand commandement Otan directement subordonné à SACEUR et recouvrant la zone de défense aérienne des Îles britanniques. En même temps qu’elle augmente la participation air du Royaume-Uni à l’Alliance en lui affectant la totalité des moyens opérationnels de la RAF (4), cette opération revient à faire coïncider une mission Otan et la structure correspondante avec une organisation britannique déjà conçue pour répondre aux impératifs nationaux de défense.
Les moyens militaires adaptés au nouveau concept sont remodelés en fonction de leurs nouvelles missions.
L’armée de terre est la plus touchée dans ses structures. D’ici 1979, elle sera réorganisée pour maintenir son potentiel de combat en dépit d’une réduction d’effectifs de 15 000 hommes. Les formules retenues vont entraîner la suppression de l’échelon brigade dans les divisions.
En Allemagne, l’Armée britannique du Rhin (BAOR) conserve sa force de 55 000 hommes mais passe de 3 divisions à 2 brigades à un système de 4 divisions mécanisées à 5 régiments de mêlée, plus une brigade motorisée autonome renforcée.
La 3e Division stationnée en Grande-Bretagne, composante Terre de la force mobile du Royaume-Uni (UKMF), sera dissoute. De ses trois brigades aérotransportables, il ne restera qu’une brigade autonome, les unités devenues disponibles étant réparties dans d’autres formations ou dissoutes à l’échéance 1979.
La Force interarmées d’intervention (UKJATFOR) est également appelée à disparaître en entraînant avec elle la 16e Brigade aéroportée. Le Parachute Regiment qui lui fournissait son infanterie est cependant conservé.
L’armée de l’air est la plus atteinte dans ses effectifs puisque les réductions atteignent 18 000 hommes, soit 18 %. Dans ses structures, bien qu’elle perde 50 % de ses moyens de transport, elle conserve une capacité d’emport instantané considérable grâce à sa flotte de C-130 (plus de 1 000 t à 4 500 km). L’essentiel des coupures porte sur les avions de transport stratégique jusqu’ici hypothéqués en partie par les servitudes associées aux bases outre-mer en voie de disparition, et par ailleurs remplaçables par des appareils civils.
Tous les avions de combat – à l’exception bien entendu de RAF Germany – sont rapatriés sur la métropole. La permanence à Chypre ne sera assurée que par des détachements temporaires prélevés sur des unités basées au Royaume-Uni.
Les grands programmes seront poursuivis, en particulier celui des 385 MRCA (Multiple Role Combat Aircraft) [NDLR 2025 : Futur Panavia Tornado], mais étalés dans le temps.
La Navy perd à la fois des bâtiments anciens et des effectifs mais semble devoir subir l’épreuve sans changement majeur. Ses grands programmes sont maintenus. Sa mission prioritaire porte sur la protection des lignes de communication de l’Atlantique Est, de la mer du Nord et de la Manche. Elle continuera à manifester sa présence en Méditerranée et dans l’Océan Indien à partir de ses bases de métropole.
La Force nucléaire stratégique enfin n’est modifiée en rien, il est simplement confirmé que sa modernisation n’est pas envisagée à moyen terme. Son rôle dans le plan de frappe de l’Otan est mis en relief sans que son caractère national soit remis en cause malgré la discrétion dont le Livre Blanc fait preuve à cet égard.
Il apparaît finalement que la politique de défense britannique annoncée par le Livre blanc 1975-1976 confirme ce qui avait été prévu : poursuite du désengagement outre-mer et concentration des moyens au profit de l’Otan dans la mesure où cette organisation répond directement aux impératifs de défense rapprochée du Royaume-Uni.
La capacité d’intervention outre-mer des forces britanniques s’en trouve fortement diminuée mais étant donné la situation économique où se trouve la Grande-Bretagne l’effort de défense qu’elle consent permet de sauver l’essentiel tout en se situant à l’extrême limite de ses possibilités. ♦
(1) Principalement les trotskistes de l’Armée révolutionnaire du peuple (ERP) et les péronistes révolutionnaires du mouvement « Montoneros ».
(2) Cf. en outre la « Chronique Marine » de Jean Labayle dans nos numéros de février et de mai 1975.
(3) En pourcentage du PNB selon les normes Otan, France : 3,8 %, RFA : 4,1 % (4,9 % avec Berlin), Grande-Bretagne : 5,8 %.
(4) D’une part UK Air, d’autre part RAF Germany qui relève toujours de la 2e Air Tactical Air Force (ATAF).