Au moment même où le visage de Périclès prenait place parmi les symboles de l’Europe politique du XX^e siècle, un conflit éclatait à propos des prérogatives budgétaires de l’Assemblée parlementaire européenne. L’Italie était une nouvelle fois le théâtre de la lutte entre la démocratie et le terrorisme. L’Afrique se trouvait menacée de déstabilisation à la suite de l’intervention libyenne au Tchad. Quelques jours plus tard, Jimmy Carter quittait la Maison-Blanche et Ronald Reagan recevait en cadeau de bienvenue la libération des otages détenus depuis 14 mois par le gouvernement iranien. La guerre civile ensanglantait le Salvador.

Lech Walesa mettait en cause l’un des fondements du système communiste en affirmant l’apolitisme des syndicats « Solidarité » : il se rendait à Rome où le pape allait lui donner un appui considérable en insistant sur la nécessaire distinction entre le pouvoir politique et les organisations syndicales. Léopold Sédar Senghor quittait volontairement la présidence de la République du Sénégal…

Le nouvel élargissement de la CEE

Le 1^er janvier, la Grèce est devenue le dixième membre de la Communauté économique européenne (CEE), tandis que les négociations se poursuivaient sur les conditions d’adhésion de l’Espagne et du Portugal. Les problèmes techniques posés par ce second élargissement ont été souvent évoqués, notamment à propos de l’agriculture et de certains secteurs industriels. Dans les circonstances actuelles, compte tenu notamment de la crise économique, l’essentiel est sans doute d’ordre politique. Cet élargissement va rééquilibrer vers le Sud, vers la Méditerranée, une Europe communautaire qui était jusqu’ici sinon dominée du moins fortement influencée par les puissances nordiques, surtout depuis l’adhésion de la Grande-Bretagne. Mais cette entrée de la Grèce crée une discontinuité géographique qui peut provoquer des difficultés pour les échanges.