Institutions internationales - Morosité du Conseil européen - Le Sommet des « non-alignés » - Les incertitudes de l'Organisation des pays exportateurs de pétrole (Opep)
Le réaménagement intervenu le 21 mars 1983 au sein du Système monétaire européen (SME) a relégué dans l’ombre d’autres événements, d’autant qu’il est intervenu quelques jours après deux consultations électorales, les élections municipales qui, en France, ont marqué une contradiction de la majorité, les élections générales en République fédérale d’Allemagne, qui, aux dépens des socialistes d’Helmut Schmidt, ont ramené au pouvoir les sociaux-chrétiens d’Helmut Kohl.
Si le premier scrutin ne doit pas avoir de répercussions sur la diplomatie, le second, au contraire, ne peut pas ne pas en avoir, dans la mesure où le rival d’Helmut Kohl, Hans Vogel, avait été longuement reçu par Youri Andropov, qui comptait sur lui pour éviter l’installation des euromissiles. L’Union soviétique a réagi rapidement. Dès le 17 mars 1983, M. Georgy A. Arbatov, membre du Comité central du Parti communiste de l’Union soviétique (CCPCUS), écrivait dans la Pravda que si les euromissiles étaient déployés, l’URSS « devra installer des missiles supplémentaires non seulement en Europe, mais aussi à proximité des frontières américaines ». Le même jour, le maréchal Nikolaï Ogarkov, chef d’état-major des forces armées soviétiques, déclarait, dans un entretien accordé au New York Times : « Si les États-Unis utilisaient ces missiles en Europe contre l’Union soviétique, il n’est pas logique de croire que nous ne répliquerions que contre des cibles en Europe ». Dans le même temps, on apprenait de Tokyo que la France s’était opposée à une tentative japonaise d’association à l’Otan – un statut d’« associé extérieur » lui aurait permis de participer aux travaux de cette organisation relatifs aux rapports économiques Est-Ouest. Pour Paris, l’Otan ne peut être ni « élargi » dans son champ géographique, ni « globalisé » dans ses attributions. Dans le même temps encore, le président du Conseil grec, M. Andréas Papandreou, a lancé un avertissement aux États-Unis à propos de leurs quatre bases situées en Grèce : Athènes considère que ces bases ne peuvent être maintenues qui si les États-Unis aident la Grèce autant qu’ils aident la Turquie.
Morosité du Conseil européen
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