Afrique du Sud : début d’évolution des mentalités ?

En une année, plusieurs événements, les uns remarqués, d’autres presque passés inaperçus, pourraient avoir quelque peu modifié le climat que connaît l’Afrique du Sud depuis que son gouvernement s’est engagé dans une politique de réforme qu’il n’a pas su, pas voulu ou pas pu continuer à mener vers son terme. Certains concernent la situation intérieure, d’autres ont trait aux pressions exercées par l’ensemble des gouvernements occidentaux, enfin, il en est qui font preuve d’une démarche des pays de la « ligne de front » plus réaliste que par le passé. Ces événements sont considérés, suivant la sensibilité idéologique des observateurs et selon les cas, avec intérêt ou dérision. Ils font l’objet de commentaires ou sont passés sous silence. Ils sont de nature très différente soit qu’ils témoignent de ce qu’une partie de la communauté blanche prend conscience de la nécessité de mettre fin à l’apartheid en tenant compte de l’opinion internationale, soit qu’ils sous-entendent que les gouvernements étrangers, africains ou autres, comprennent que l’abolition de la discrimination raciale en Afrique du Sud ne peut s’obtenir qu’en provoquant l’évolution des structures actuelles de ce pays et non en lui imposant une solution qui n’aurait pas pris en compte toutes les données sociologiques du problème.

Sur le plan intérieur, en dehors des mesures maladroites ou inévitables prises par le gouvernement pour le maintien de l’ordre, mesures qui ont toujours eu pour effet de polariser davantage les extrêmes, deux indices montrent que, dans les profondeurs de la communauté blanche, une nouvelle conscience pourrait se faire jour timidement.