Aéronautique - La politique d'emploi des réserves dans l'Armée de l'air
En raison de ses responsabilités spécifiques, détection des menaces dans la troisième dimension, mise en œuvre des armements nucléaires, protection de l’espace aérien national ou projection de forces outre-mer, l’Armée de l’air s’est dotée de structures lui permettant de réagir très rapidement avec l’ensemble de ses unités. Dans cette perspective, elle ne s’est jamais satisfaite pour ses réserves d’une planification qui ne retenait que d’une part une situation de paix et d’autre part la guerre totale avec les délais prohibitifs et la masse importante de personnes à gérer pour constituer ses unités de réserve.
L’apparition dès le temps de paix de conflits localement limités susceptibles de mettre en œuvre sans préavis des forces très importantes, comme la guerre du Golfe, a confirmé les insuffisances du système actuel. Après avoir identifié le besoin de l’Armée de l’air en forces de réserve et les emplois qui correspondent à la formation ou aux acquis civils ou militaires des réservistes, nous décrirons la nouvelle politique de recrutement et d’emploi, volontariste mais aussi réaliste, dans laquelle sera mieux définie une nécessaire démarche de communication et de concertation avec la nation.
Le besoin
L’Armée de l’air a besoin de réservistes capables d’activités productives dans ses unités, y compris en temps de paix et non pas uniquement au cours d’exercices ou de rassemblements à des fins d’instruction. Il faut pouvoir remplacer dans des délais relativement brefs les cadres d’active de certaines unités susceptibles d’être engagées très rapidement dans une opération hors métropole. Elle doit également pouvoir renforcer ses services de soutien général en cas d’opération ou lorsque les charges de la logistique générale deviennent importantes. De même, l’expérience des événements internationaux a montré qu’en cas d’actions des forces armées françaises outre-mer, il est nécessaire de mieux assurer la protection des bases aériennes et de manière durable. Enfin, un dernier domaine est défini, celui de quelques spécialités dans lesquelles les cadres d’active se révèlent quantitativement insuffisants lors des crises, à savoir : médecine, interprétariat, météorologie… Cette nécessité de personnels en renfort des unités d’active est d’autant plus d’actualité que le format des armées diminue.
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