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  • Revue n° 567 Août/Sept 1995
  • Asie - Indonésie : Suharto et les militaires

Asie - Indonésie : Suharto et les militaires

Jacques Goldfiem (de), « Asie - Indonésie : Suharto et les militaires  » Revue n° 567 Août/Sept 1995 - p. 181-183

L’armée est-elle en train de perdre de son influence politique en Indonésie ? En octobre 1993, le président Suharto avait ostensiblement apporté son soutien à un civil, son ministre de l’Information, Harmoko, pour la présidence du parti au pouvoir, le Golkar. Il vient récemment de prendre la décision de réduire de 100 à 75 le nombre de députés des forces armées aux élections législatives de 1997 et on lui prête l’intention de choisir un civil pour être vice-président à l’élection présidentielle de 1998.

En soutenant la candidature d’Harmoko pour la présidence du Golkar, en remplacement du général Wahono, 69 ans, qui fut son chef d’état-major adjoint dans les « réserves stratégiques » (Kostrad) en 1966-1967, avant d’en prendre la direction, Suharto avait clairement manifesté son mécontentement devant la perte d’influence de son parti, aux élections de 1992, dans les circonscriptions où ses candidats étaient soutenus par l’armée. Le Golkar avait perdu 17 sièges et n’avait obtenu que 68 % des voix, soit une baisse de 5 %, ce qui lui avait cependant laissé une confortable majorité de 282 députés contre 56 au Parti démocratique indonésien (PDI) et 62 au Parti uni pour le développement, d’inspiration musulmane. Alors qu’Harmoko écartait les principaux partisans de son prédécesseur, Wahono, devenu président de l’Assemblée des représentants, prit sa revanche en refusant de soutenir une décision d’Harmoko de priver de son siège un député de Java Est, Bambang Warih Koesoemo. Le fait que le général Wahono ait pris position contre une décision de son propre parti a semé le trouble dans les sphères gouvernementales, comme cela ne s’était pas produit depuis plusieurs années. Pour la première fois, et par un militaire, le Parlement avait cessé d’être une simple chambre d’enregistrement. Alors que le ministre de l’Intérieur, Yogie Memed, déclarait que le devoir principal des parlementaires était de suivre les directives de leur parti, le général et vice-président Try Sutrisno lui répondit : « Si nous connaissons le système, alors nous savons qu’ils travaillent dans l’intérêt du peuple ». Wahono fit présenter le cas à Suharto qui décida de l’expulsion de Bambang, bien que Wahono lui ait adressé une note expliquant que cette demande d’expulsion ne se justifiait pas.

Pour rester indispensable, l’armée peut toujours jouer sur la hantise du communisme qui reste forte dans une classe politique encore marquée par le traumatisme du coup d’État communiste de 1965 au cours duquel six généraux furent assassinés. Les luttes internes au sein du PDI offrent une occasion rêvée. Formé en 1973 par la fusion du Parti nationaliste indonésien du charismatique père de l’indépendance Sukarno, et de quatre autres groupes nationalistes et chrétiens, il est présidé par la propre fille de ce dernier, Magawati Sukarnoputri. L’opposition interne est forte. Une faction rivale a prétendu, en janvier 1995, que plus de 300 membres du parti seraient liés au Parti communiste indonésien (PKI) interdit depuis 1966. L’accusation est grave. Selon Amnesty International, 22 personnes ont été exécutées entre 1985 et 1990 pour avoir participé à l’insurrection ou convaincus d’appartenance au PKI. Six autres attendent toujours leur exécution. Aux élections de 1992, 36 345 personnes ont été interdites de vote car leur carte d’identité est marquée de la mention « ET » (Ex-Tapol ou prisonnier politique). Le ministre de l’Intérieur Yogie S. Memed et le commandant des forces armées Feisal Tanjung ont immédiatement porté crédit à ces allégations. Certains affirment que l’armée, déçue de la perte de la présidence du Golkar, aurait joué dans l’ombre pour permettre l’élection de Magawati Sukarnoputri à la présidence du PDI. Elle aurait ainsi fait comprendre que son soutien au Golkar n’était pas infaillible et, compte tenu du symbole qu’elle représente, faire à nouveau peser une menace des forces progressistes que seule l’armée peut combattre.

Il n’est cependant pas sûr que la majorité de la classe militaire accorde crédit aux allégations d’infiltration du PDI par les communistes. Parmi ceux qui ont immédiatement suivi les craintes affichées par le général Feisal, on trouve le général Soeyono, commandant la région Centre de Java, qui a déclaré : « Nous n’hésiterons pas à écraser tous ceux qui ont des liens avec les communistes », et le commandant de la région Ouest de Java qui a publié une longue déclaration laissant entendre que Djadjang Kurniada, responsable du PDI de cette région, aurait été impliqué dans le coup d’État de 1965. Depuis, Soeyono, qui appartient au cercle restreint des proches de Suharto, a été nommé chef de l’état-major général et pousse pour l’inculpation de Permadi Satrio Wiwoho, un opposant notoire, tout en participant à la recherche des investigateurs de manifestations contre Suharto lors de son voyage en Allemagne en avril 1995. Le mois suivant, le gouverneur de Java Est et le nouveau commandant local, le général Immam Utomo, ancien condisciple du général Soeyono, ont empêché Mme Magawati Sukarnoputri d’assister à des cérémonies officielles.

À Timor Est, malgré la résonance internationale de tout incident dans cette région rebelle, principalement après le massacre de 1991, l’armée continue d’agir à sa guise et les relations avec les civils restent extrêmement tendues. Lorsque, à l’occasion du Sommet de l’APEC (Coopération économique de l’Asie-Pacifique) en novembre dernier, une trentaine d’étudiants timorais ont campé dans l’ambassade des États-Unis, la rumeur veut que certains éléments de la sécurité militaire aient eu vent du projet, mais qu’ils n’aient rien fait afin de mettre Suharto dans l’embarras. À la suite du meurtre de six civils non armés, le 12 janvier 1995, le président a décidé une enquête sur l’incident Après que le secrétaire d’État Moerdiono a publiquement déclaré que les militaires auraient pu avoir « violé les procédures », le général Feisal Tanjung a, le 20 février, défendu la thèse du commandant des forces locales, le colonel Kaki Syahnakri. Pendant ce temps, à Dili, des groupes incontrôlés, mais qui pourraient avoir été poussés par les militaires, ont semé la terreur la nuit dans la ville, justifiant ainsi un renforcement des contrôles militaires. L’objectif est de donner l’impression d’une recrudescence des activités séparatistes et du besoin, pour l’armée, d’avoir carte blanche afin de les réprimer. Pour sa part, le colonel Prabowo, gendre du président, a renoncé à s’entremettre dans un projet visant à accorder un statut spécial à la province.

Il se trouve que le député du Golkar que le général Wahono avait refusé d’expulser de la Chambre des représentants, élu seulement en 1992 et peu connu, faisait partie des principaux critiques du ministre des Sciences et des Technologies B.J. Habibie, un des responsables du Golkar et l’homme de Suharto, lors du congrès qui vit Wahono perdre sa présidence.

La décision de Suharto de réduire de 100 (soit 20 % des élus) à 75 le nombre de députés des armées est diversement commentée. Pour certains, ce geste n’a qu’une valeur symbolique et le Chef d’état-major de l’Armée de terre, le général Hartono, a été l’un des premiers à nier qu’il y ait un froid entre le président et la hiérarchie militaire. Ils font remarquer que le quota de 75 députés aux élections de 1997 va ramener les forces armées à un niveau qui fut le leur jusqu’en 1987 quand le nombre total de députés fut porté à 500. Le commandant des forces armées, Feisal Tanjung, déclara que les militaires ne voyaient pas d’inconvénient à voir réduire leur représentation au Parlement, mais qu’ils s’opposeraient à la révision des lois qui affecteraient le dwifungsi (double fonction), seul rôle politique institutionnel des militaires, leur permettant d’influencer la vie politique localement. De 25 000 postes administratifs civils, les militaires d’active et en retraite ont déjà vu leur nombre tomber à 20 000 au début des années 80, et à environ 14 000 aujourd’hui, dont 7 000 d’active, avec une seule charge de gouverneur sur les 27 provinces. Les militaires affirment que seulement 1 500 postes clés seront maintenus pour les militaires d’active dans l’administration centrale et celle des provinces, ainsi qu’au Parlement.

Ce qui inquiète le plus les militaires, c’est la remarque de Sudomo, président du Conseil consultatif suprême, le 1er mai 1995, selon laquelle Suharto préférerait que la fonction de vice-président, en 1998, passe à un civil. Le lendemain, Ali Mursalam, vice-président du Golkar, avançait les noms d’Harmoko, également ministre de l’Information, ou de la propre fille de Suharto, Sitti Hardijanti « Tutut » Rukmana. Or les militaires avaient beaucoup insisté pour que ce poste, en 1993, revienne au général en retraite Tri Sutrisno. Le nom souvent cité de B.J. Habibie, qui par ses fonctions détient les cordons de la bourse pour le programme de modernisation des armées au grand dam des militaires, n’est pas pour plaire aux forces armées, d’autant que l’ambition du bouillant ministre, confident de Suharto, pourrait être l’investiture suprême. Pour le poste de président, Suharto, 73 ans, déjà réélu six fois pour des mandats de cinq ans, ne s’est pas encore prononcé, mais tout laisse à penser qu’il pourrait fort bien se représenter.

Quoi qu’il en soit des postes officiels détenus par les militaires, leur poids politique est loin de disparaître. Les forces armées sauront faire en sorte de rester l’ultime arbitre de toute crise politique majeure. En attendant, l’esprit de corps demeure. Les actes de violence et de pillage des militaires, à Timor Est, et aussi dans d’autres circonstances comme celle du décès, aux mains de l’armée, du syndicaliste Marsinah, en mai 1993, feront l’objet de commissions d’enquête militaires qui innocenteront les hommes en uniforme. ♦

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