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  • Revue n° 755 Décembre 2012
  • La voie chinoise - Capitalisme et Empire

La voie chinoise - Capitalisme et Empire

Serge Boidevaix, « La voie chinoise - Capitalisme et Empire  » Revue n° 755 Décembre 2012 - p. 115-117
Auteur(s) de l'ouvrage : Michel Aglietta et Guo Bai Odile Jacob, 2012 ; 432 pages

La voie chinoise - Capitalisme et Empire

La croissance exceptionnelle qui, en deux décennies, a porté la Chine au rang de deuxième puissance économique après les États-Unis et fait d’elle le premier exportateur mondial, est-elle durable ? Dans une étude approfondie et originale, Michel Aglietta et Guo Bai démontrent que cet essor, remarquable par son intensité, l’est plus encore par sa durée. Loin de déboucher sur des impasses et des bouleversements de société, voire un changement de régime, ce développement est, affirment-ils, « soutenable ».

Si la spécificité de la croissance chinoise n’est pas son rythme mais sa durée, d’où vient le dynamisme continu de ce processus graduel ? Les auteurs fondent leur analyse sur les travaux de Fernand Braudel dont ils appliquent les méthodes et les conclusions à l’histoire de la Chine et aux caractéristiques de la société chinoise. Ils analysent l’évolution de la souveraineté unitaire de l’Empire chinois, les caractères des noyaux de solidarité familiale et des réseaux de réciprocité qui fondent la société civile ; ils décrivent la logique de croissance au service des buts politiques, évoquent l’idéal d’harmonie sociale, se réfèrent au rôle du confucianisme, à son sens du bien commun, au rôle crucial de l’éducation généralisée qui fonde la méritocratie.

Vient la conclusion théorique, toujours braudelienne : la croissance capitaliste n’est pas le fruit automatique et nécessaire de l’économie de marché, sauf si des institutions sociales et politiques décident d’accumuler des ressources massives en capital et en travail. Capitalisme et économie de marché ne doivent donc pas être confondus. Le capitalisme naît en Occident à l’abri d’une puissance étatique qui défend, dans un cadre national, les intérêts de la bourgeoisie naissante. Or, il y a une diversité des formes de capitalisme, c’est-à-dire une diversité de la logique d’appropriation du pouvoir et de l’argent qui engendre une coévolution des structures économiques et des institutions sociopolitiques. La Chine, qui a eu une économie de marché active dans l’Empire Song au IXe siècle, a maintenu un principe de souveraineté impériale et une société rurale articulée sur la famille qui engendrent un « capitalisme sui generis ».

De là, la difficulté de nombreux observateurs en Occident à comprendre la Chine ; ils partent de l’idée que la globalisation financière est le processus par lequel l’efficience du marché se réalise au niveau mondial. Ainsi se crée le monde « plat », le « monde de Wall Street » dans lequel l’efficience du marché est soutenue par les mêmes institutions, les mêmes règles de protection du droit de propriété, les mêmes limites à l’intervention de l’État à une sécurité sociale minimale, la même privatisation totale. C’est le « Consensus de Washington ». La Chine est, à l’évidence, très différente avec ses multiples régulations, sa planification étatique, sa finalité politique de société cohérente et harmonieuse.

Reste une question fondamentale : pourquoi la Chine n’a-t-elle pu s’industrialiser avant la révolution socialiste alors qu’elle avait sous l’Empire une économie de marché développée ? À cette énigme, une première réponse : la croissance extraordinaire de la population rurale qui a quintuplé en quatre siècles n’a pas permis le transfert de ressources de la Chine rurale vers la Chine urbaine dans un régime politique hostile à la concentration de la richesse privée et qui privilégiait l’ordre intérieur assuré par la « méritocratie » du mandarinat. Après une période d’essor global, la Chine a stagné. Puis les révoltes intérieures (celle des Taiping a été dévastatrice), les guerres perdues avec les Occidentaux, avec le Japon ont conduit au déclin puis à l’effondrement de l’Empire Xing et à la désorganisation de l’économie.

C’est un pays dévasté dont le régime communiste prend le contrôle en 1949. Il décide une industrialisation intensive dans l’industrie lourde, mobilisant toutes les ressources en capital, en l’absence voulue d’échanges extérieurs. L’arme principale de la dictature communiste est le maintien au niveau très bas de subsistance des salaires ruraux et urbains. Par ce procédé brutal, le taux d’investissement est porté à un niveau élevé. Les soubresauts de la période maoïste affectent l’économie mais les résultats de cette économie planifiée prépareront l’expansion future : le progrès technique est diffusé dans l’agriculture, l’éducation de base progresse remarquablement (le taux d’illettrisme passe de 80 % en 1952 à 14,40 % en 1978). L’espérance de vie augmente de près de 25 ans grâce à une nouvelle organisation des soins médicaux. Le pays sort de son isolement international.

À la mort de Mao en 1976, il est prêt pour la réforme. Deng Xiao Ping va y attacher son nom. En 1976, la Chine entre dans une période de contradictions et de tensions que les auteurs, pourtant très compréhensifs pour l’expérience chinoise, ne cherchent pas à minimiser. Les trente années de réforme, loin d’être un chemin uniforme, sont faites d’avancées et de reculs. S’il y a apparence d’une continuité du développement, c’est parce que le parti communiste a renforcé la souveraineté unitaire de l’État et que sa « main visible » maintient un contrôle absolu du prix du travail dans tout le pays. Cela a pour effet d’empêcher la population de consommer et de laisser l’industrie légère et les services dans une situation de sous-développement.

Des mesures sont prises pour répondre aux risques de crise. Le prix des céréales est augmenté de 20 % en 1979. L’autonomie de gestion des entreprises est introduite et généralisée tandis que les entreprises publiques subissent un régime d’amaigrissement (le programme xiagang, « quitter son emploi », affecte en sept ans 32,6 millions de travailleurs qui bénéficieront, il est vrai, de conditions de licenciement avantageuses et qui surtout retrouveront un emploi grâce à l’expansion). Pourtant les conflits se généralisent : les bureaucraties locales conservent la plus grande part des recettes fiscales aux dépens de l’État central qui se finance par la dette. En 1994, le pays est en crise.

Zhu Rongji, actif dès 1993 et nouveau Premier ministre en 1998, reprend les choses en main. La réforme fiscale de 1994 (qui crée la TVA) instaure un partage fiscal entre l’État et les gouvernements provinciaux. La Banque centrale de Chine, déjà séparée du ministère des Finances en 1979, bénéficie d’une autorité accrue par les lois de 1994 et 1995 ; elle va devenir un des artisans de la croissance par la recapitalisation des banques et la garantie des partenariats stratégiques avec les investisseurs étrangers.

La Chine s’ouvre au monde. Les exportations prennent une place importante dans la croissance qui s’accélère. L’entrée de la Chine dans l’OMC en 1998, donne une ampleur considérable à la croissance. Les entrepreneurs de Hong Kong et de Taiwan, favorisés par la communauté de langue et de civilisation, délocalisent. L’intégration s’étend au Japon, à la Corée, à Singapour. La Chine s’adosse à « l’économie de marché ouverte ». L’excédent commercial s’élargit. C’est poser le problème capital du taux de change, rendu plus délicat par la persistance des déficits des États-Unis. La question de la gestion du Yuan et de l’accumulation des réserves de devises est désormais centrale. Elle amènera la Chine à un certain découplage du Yuan et du dollar à partir de Hong Kong. Le Yuan lui-même s’apprécie lentement (25 % entre juillet 2005 et décembre 2011), trop lentement pour les Américains. Pourtant, l’idée que la Chine est non seulement une puissance économique mais aussi une puissance financière commence à s’imposer.

Est-ce l’annonce que la Chine est entrée dans la voie de la croissance durable ? Michel Aglietta et Mme Guo Bai défendent ce point de vue avec une argumentation très élaborée qui analyse l’évolution à long terme du marché du travail, les perspectives de la création de villes nouvelles (qui pourraient rassembler plus de 300 millions de Chinois), la prise en considération de l’environnement, jusqu’à envisager pour le capitalisme mondial une nouvelle forme de croissance, dans laquelle s’inscrirait la « voie chinoise ».

C’est une bien grande formule, d’autant plus que s’il est habituel d’évoquer les particularités chinoises, l’idée d’un certain universalisme chinois est généralement niée. Un tel cheminement est, il est vrai, long et incertain. Il suffit pour s’en convaincre d’évoquer la question du rééquilibrage de l’économie chinoise par le développement du secteur des services. Sans compter les autres difficultés à résoudre dans l’urgence, telle celle des dettes résultant du financement des gouvernements locaux, le règlement de la question des transferts fonciers, la nécessité de repenser le système de protection sociale. Établir une feuille de route comme le proposent les auteurs peut donc apparaître téméraire mais leur livre témoigne d’une pensée cohérente et originale qui amène à réfléchir. À supposer que des conflits d’ordre international ne compliquent pas un ensemble de problèmes déjà très complexes.

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