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  • Revue n° 606 Février 1999
  • Les Blancs s’en vont. Récits de décolonisation

Les Blancs s’en vont. Récits de décolonisation

Michel Klen, « Les Blancs s’en vont. Récits de décolonisation  » Revue n° 606 Février 1999 - p. 184-186
Auteur(s) de l'ouvrage : Pierre Messmer Éditions Albin Michel ; 302 pages

Pierre Messmer a été un acteur essentiel de l’histoire de la décolonisation. L’ancien Premier ministre nous présente dans cet ouvrage passionnant des souvenirs personnels, des jugements intéressants sur certains hommes politiques et les péripéties extraordinaires qui ont entouré de nombreux événements. Sur le conflit indochinois, il nous révèle que le glas de la présence française a sonné le 9 mars 1945 lorsque l’administration coloniale a été évincée par le coup de force japonais : « Pour les Vietnamiens, dont la culture politique est d’origine chinoise, le mandat du ciel en vertu duquel nous avons gouverné nous a été retiré dans la nuit du 9 mars. Désormais ils attendent un autre pouvoir ».

C’est cependant sur l’Afrique que s’étend l’ancien élève de la très prestigieuse ENFOM (École nationale de la France d’outre-mer). Pierre Messmer nous livre notamment une étude originale sur la Mauritanie, un pays qui « n’a jamais été colonisé ». Cette opinion insolite s’appuie sur l’apparente « solidarité raciale entre Maures et Français ». Dans toute colonie, surtout en Afrique noire, colonisateurs et colonisés avaient conscience d’appartenir à deux ethnies différentes. Ce phénomène ne s’est pas produit en Mauritanie où la plupart des habitants se sont toujours affirmés comme Blancs, ou plus exactement des « Beidanes », par opposition aux Noirs de la vallée du fleuve Sénégal qu’ils avaient depuis des siècles l’habitude d’asservir. La qualité des rapports humains a été également forgée par les épouses françaises. Pour l’auteur, la Mauritanie n’a pas connu « les petitesses de la société coloniale, c’est-à-dire l’apartheid de fait pratiqué par les colonisateurs qui, en dehors du service, vivent entre eux à l’écart des colonisés ». Aucune société coloniale ne peut subsister sans la présence de femmes européennes : « ces atouts indispensables retiennent le plus possible leur mari dans la case qu’elles s’efforcent de rendre accueillante, elles dirigent et éduquent la domesticité, elles reçoivent les autres ménages… En bref, elles créent, animent et défendent un monde à part. Les célibataires sont incapables de créer une telle société, même s’ils se réunissent dans un mess d’officiers ou une popote de fonctionnaires ».

Pierre Messmer consacre un long chapitre à la Côte d’Ivoire où il a été gouverneur de 1954 à 1956. L’auteur rend hommage au président Houphouët-Boigny dont l’action a été motivée par trois grandes ambitions régionales. La première s’appuyait sur un vœu à caractère religieux : faire de son pays le foyer du christianisme africain. Ce défi a été symbolisé, sur la fin de sa vie, par la construction de la grandiose basilique de Yamoussoukro, Notre-Dame-de-la-Paix. La deuxième aspiration a consisté à favoriser l’agriculture. Pour montrer l’exemple, le chef d’État ivoirien n’a cessé d’étendre ses plantations (20 000 hectares) autour de Yamoussoukro. Il a exigé des ministres et des fonctionnaires que chacun en fasse de même, en moins grand, dans son village. Le troisième objectif a reposé sur l’affaiblissement des voisins anglophones : le Liberia gouverné par des descendants des esclaves noirs américains libérés au XIXe siècle n’était qu’un protectorat des États-Unis, et surtout le Ghana qui était dirigé par un homme à l’ambition démesurée, Kwame Nkrumah (notre plus mortel ennemi en terre d’Afrique). En résumé, le bilan du père de la nation ivoirienne est jugé très satisfaisant. Certes, l’ancien ministre des armées du général de Gaulle dénonce (prudemment) le caractère peu démocratique d’un régime longtemps à parti unique, la corruption et l’inefficacité de l’administration qui sont les vices habituels des États africains, mais force est de constater que les éléments positifs l’emportent largement sur les données négatives : une remarquable stabilité politique d’un tiers de siècle, un développement économique équilibré, fondé sur la croissance et la diversification de la production agricole, entraînant une élévation du niveau de vie qui a retenu les Ivoiriens chez eux, une absence d’émigration massive, mais au contraire une immigration contrôlée venant des pays en proie aux désordres politiques (Guinée, Liberia) ou à la pauvreté (Burkina Faso), une constante recherche de la paix…

Sur le douloureux chapitre de l’Algérie, l’ancien Premier ministre livre un récit poignant sur les nombreux drames qui ont bouleversé la société de la fin des années 50 et du début des années 60. Parmi ceux-ci : la révolte de l’OAS et surtout le calvaire des harkis. Sur cette pénible affaire, Pierre Messmer éprouve toujours certains remords et une très grande tristesse : « Ni le Conseil des ministres, ni même les réunions plus restreintes du Comité des Affaires algériennes ne pouvaient donner lieu à un vrai débat : tout était déjà ficelé avant la séance et le Général supportait mal la critique d’une politique qu’il conduisait lui-même. La seule voie ouverte était un entretien privé, en tête à tête. Un an plus tôt, j’en avais fait l’expérience, avec succès, au sujet de la Légion étrangère. Je me reproche de ne pas avoir agi de la même façon à propos des supplétifs ». Il conclut par cette phrase terrible chargée d’une grande émotion : « Je ne suis jamais retourné en Algérie et je n’y retournerai jamais. Ce pays sanguinaire me fait horreur ».

L’auteur soulève aussi de nombreux débats controversés. Il critique notamment les interventions militaires à l’appui d’actions humanitaires en raison de leur caractère discriminatoire. Ainsi, le mépris des droits de l’homme a justifié un engagement important en Bosnie, mais non en Tchétchénie ou au Tibet, car il était trop risqué de chatouiller l’ours russe ou le dragon chinois. On a de même porté secours aux Somaliens, mais il n’est pas question de venir en aide aux tribus chrétiennes du Sud-Soudan ; il semblait plus facile – ce fut une erreur colossale – d’entrer dans un pays en pleine anarchie que dans une province en rébellion contre un État musulman. Pour l’auteur, le constat est clair : en Afrique, l’humanitaire sera de plus en plus appelé pour réparer les désastres causés par les crises politiques intérieures et non par les catastrophes naturelles. Or l’humanitaire n’a jamais résolu un problème politique : il n’est pas fait pour cela.

Pierre Messmer n’hésite pas ainsi à porter le fer dans la plaie. Il s’insurge contre d’autres dérives (détournement de l’assistance française au Mali pendant la présidence de Hamani Diori, « recolonisation » provoquée par les privatisations que le FMI impose, privilèges exorbitants des fonctionnaires en poste outre-mer…). Toutefois, le narrateur met surtout en évidence la spécificité de la politique africaine de la France, qui a conservé avec la quasi-totalité de ses anciennes colonies des relations économiques et des liens affectifs très étroits. Ce livre n’est pas seulement la suite des mémoires (Après tant de batailles) du secrétaire perpétuel de l’Académie des sciences morales et politiques, mais c’est aussi un document historique sur une période cruciale et controversée de l’histoire contemporaine de la France. ♦

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