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  • Revue n° 600 Juillet 1998
  • Le dilemme de Pelikan

Le dilemme de Pelikan

Pierre Morisot, « Le dilemme de Pelikan  » Revue n° 600 Juillet 1998 - p. 195-196
Auteur(s) de l'ouvrage : Jean Gérard Nay L’Harmattan, 1997 ; 219 pages

Quelle satisfaction de trouver un peu de légèreté et de fantaisie dans la façon de traiter des sujets sérieux et d’aborder même les plus hautes sphères de la philosophie ! Ainsi on peut méditer sans être austère, ce qui est rare chez nos penseurs professionnels et risque en outre de recevoir un accueil chagrin ou désinvolte de la part de leur éditeur. Jean Gérard Nay propose donc un roman peu banal préfacé par le professeur Israël et citant en bibliographie Levi-Strauss et Joël de Rosnay.

Les échecs, la science, voire la culture du jeu, servent de fil conducteur avec leurs combinaisons infinies et leurs aspects psychologiques, la part de l’expérience et celle du coup de génie, le rôle du sang-froid et celui de la surprise. Cette passion obsédante domine l’itinéraire mental, professionnel et sentimental d’un homme jeune (il a 33 ans à la fin du parcours), qui se déroule à la fois sur plusieurs plans, de même que se jouent des parties « simultanées ». Intrigué au premier chapitre par une approche originale, troublé au second, le lecteur est bientôt captivé jusqu’au vingt-quatrième, se demandant où l’auteur va le mener et quel sera le sort final du héros. Celui-ci, baptisé XX, est bien vivant, pestant contre son patron, buvant sec et amoureux transi dans certains épisodes, lointain presque immatériel dans d’autres où il patauge dans les marécages cauchemardesques d’un univers kafkaïen traversé d’« incroyables coïncidences ». Son aventure baroque débute à partir d’un souvenir de l’occupation dans la ville de Richelieu « au tracé orthogonal et symétrique » (comme celui d’un échiquier) pour trouver sa conclusion quelque cinquante-cinq ans plus tard par l’identification d’un personnage inquiétant vêtu de noir, d’abord dans les archives de la mairie, puis au bord du lac de Constance où la boucle achève de se refermer. Conte assaisonné de merveilleux et bien sûr d’invraisemblance ? « Parabole », comme l’écrit Lucien Israël ? Support de réflexion en tout cas sur les rapports entre la logique pure poussée à l’extrême par l’ordinateur et l’intuition, sur le « combat de l’esprit et de la matière ». Conclusion à titre provisoire : « L’ordinateur ne ressemble pas plus au cerveau humain que les épouvantails aux gardes-champêtres qu’ils prétendent remplacer au bord des chemins » ; mais restera-t-il éternellement un « domestique zélé » ? ou accédera-t-il à la pleine intelligence artificielle ?

XX n’est pas un smicard. Au sein d’une « importante société internationale » peu regardante sur les frais de déplacement, il parcourt le globe en première classe comme l’homme d’affaires de Starmania. Il ne fréquente que des lieux sélects de Singapour à Mexico, avec un soupçon de snobisme et un étalage de références géographiques digne d’une agence de voyages. Le gourou du club d’échecs roule en Rolls – vieille il est vrai – et on quitte le George V pour se retrouver au Fouquet’s ou à la rigueur au Café de la Paix. Après cela, si on se risque dans un bar du port d’Honfleur, on y décèle « une odeur de cale et de goudron » (n’exagérons pas !) et, à force de se déplacer en tous sens, on fait passer l’autoroute A10 par Angoulême, ce qui est bien excusable car la nuit tombe et on voit mal « à travers le pare-brise ruisselant de pluie ». Si la pratique commune du jeu noue de solides amitiés masculines, l’application de la stratégie des échecs à la conquête des cœurs féminins ne va pas de soi. La dulcinée est ici assommante de perfection et froide comme l’Himalaya ; elle nous fait tomber pour un temps dans la littérature de gare avec ses « robes mousseuses », ses « effluves parfumés » et son « strict catogan ». Le foulard est signé Hermès, le reste à l’avenant (ne nous emballons pas !). On serait XX, on se méfierait de cette pimbêche à l’eau de rose qui vous tombe dans les bras juste quand vous venez de bénéficier d’une promotion.

L’apport autobiographique est évident. Monsieur Nay connaît à coup sûr fort bien de l’intérieur la vie de l’état-major d’une grande entreprise et décrit de façon vivante, plus que « le genou de Claire », les relations hiérarchiques subtiles et parfois empoisonnées, le rôle des « influences, clans et favoritisme de castes », la tendance des chefs à s’arroger la paternité des réussites de leurs subordonnés et à leur imputer les revers. Nous avons particulièrement apprécié la relation de ces signes accompagnateurs du succès ou annonciateurs de la disgrâce : d’un côté, la chaleur inattendue des poignées de mains, les félicitations discrètes, l’afflux brusque d’informations ; de l’autre, la montée terrifiante de la rumeur légère, les dos tournés, les froideurs soudaines, l’air navré des secrétaires au courant avant tout le monde. Mon Dieu, que les administrations publiques et privées se ressemblent !

Même celui qui n’est pas expert dans la marche des chevaux prendra de l’intérêt et du plaisir à la lecture de cet ouvrage étrange non dénué de poésie. ♦

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