Politique et diplomatie - De l'Extrême-Orient au Moyen-Orient
Ceux qui interprètent les événements actuels comme une débâcle américaine sur tous les fronts ont la vue courte. C’est qu’ils s’attachent aux faits bruts sans les replacer dans leur perspective, sans en appréhender le sens.
D’abord le Vietnam. Il suffit en effet de relire les déclarations faites à l’île de Guam par Richard Nixon le 25 juillet 1969 puis à Manille le 26, dans lesquelles il formule une doctrine qui était celle du nouveau Président des États-Unis mais qui correspondait aux sentiments du peuple américain, pour comprendre que le tour qu’ont pris les choses n’était probablement quant au fond ni imprévisible ni inattendu à Washington. Richard Nixon avait déclaré (1) qu’une nouvelle intervention américaine ne devrait avoir lieu en Asie qu’en cas de danger d’agression nucléaire contre un pays ami des États-Unis.
La nouvelle politique américaine se fondait sur deux principes. D’abord, les États-Unis ne sont pas tenus moralement et ne sont pas capables matériellement de jouer dans le monde entier le rôle de gendarme. Ce qui paraissait possible à certains entre 1945 et le début des années 1960 ne l’est plus ; la crise de Cuba en a apporté la démonstration.
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