Après bien des conflits, la paix durable s’installe en Europe. Mais si le souvenir des tranchées s’estompe, la mémoire des guerres récentes est toujours vivace. Les Européens n’ont plus d’adversaire désigné au sens traditionnel du terme. Pourtant les crises ont depuis longtemps dépassé les frontières et l’actualité immédiate nous montre à quel point la situation internationale reste tendue et imprévisible.

Le président Van Rompuy le rappelait le 10 décembre 2012, à l’occasion de l’attribution à l’Union européenne du prix Nobel de la Paix à Oslo, en déclarant : « Aujourd’hui, la paix va de soi. La guerre est impensable. Pourtant, impensable ne signifie pas impossible ». Aujourd’hui, l’Europe doit continuer à préserver la paix, là où elle existe, mais aussi à proximité et au-delà de son seul territoire. Il s’agit pour elle d’un enjeu majeur qui nécessite une forte volonté politique. Pour autant, l’apparition des crises internationales suscite régulièrement les interrogations suivantes : « Que fait l’Europe ? » ou encore : « L’Europe militaire existe-t-elle ? ». Bien souvent d’ailleurs, la réponse ne se fait pas attendre : « Les résultats ne sont pas au rendez-vous ».

Au risque de surprendre, je ne crains pas d’affirmer qu’aujourd’hui, l’Europe de la défense existe, qu’elle agit et qu’elle s’engage. Et à ceux qui pourraient être tentés d’en railler les atermoiements, je répondrais qu’elle progresse au rythme de la volonté politique qui anime ses États-membres.