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  • Revue n° 773 Octobre 2014
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Joffre

Jérôme Pellistrandi, « Joffre  » Revue n° 773 Octobre 2014 - p. 125-126
Auteur(s) de l'ouvrage : Rémy Porte Éditions Perrin, 2014 ; 426 pages

Joffre

Le centenaire de la Grande Guerre est l’opportunité d’un renouveau de l’historiographie autour de ce conflit dont la mémoire reste centrale et vivace. Avec parfois des partis pris pas toujours objectifs et répondant à des approches souvent idéologiques. Ainsi, face à l’hécatombe humaine, il serait désormais légitime de considérer que le commandement aurait globalement failli. Dès lors, les chefs, héros d’hier, seraient devenus des « bouchers sanguinaires » indifférents à la souffrance de leurs hommes. Les débats sont donc à la fois historiques, mais aussi non démunis d’arrière-pensées politiques.

Le livre du lieutenant-colonel Porte sur le Maréchal Joffre est donc particulièrement bienvenu, car il permet une véritable réflexion non seulement sur le chef militaire que fut le maréchal mais aussi sur la relation complexe entre le pouvoir politique et l’autorité militaire. Et il est frappant que les difficultés de l’époque restent pour certaines d’actualité. Par ailleurs, la rigueur scientifique de l’auteur, alliée à sa compétence militaire, apporte une véritable légitimité à ce travail.

Il serait vain de vouloir reprendre ici la vie de l’action de Joffre, le mieux étant bien sûr de lire l’ouvrage. Cependant, certains points trop souvent oubliés méritent ici d’être rappelés. En effet, l’image de Joffre est parfois réduite à la bataille de la Marne et à la première partie de la guerre. Or, Joffre a été déjà un acteur essentiel de la défense du pays plusieurs années auparavant, puisqu’il est nommé en 1911. Là encore, l’auteur montre bien comment le processus de sélection des élites militaires obéissait à des règles complexes où compétence et fidélité politique jouaient un rôle central dans une IIIe République au militantisme laïc très combatif. La guerre entre Catholiques et Francs-Maçons était alors très vivace. Joffre, peu porté sur la religion, répondait à ces critères tant par ses qualités de chef que par son cursus de sapeur à une époque où la science est reine dans une société avide de progrès. Le personnage était donc suffisamment consensuel pour satisfaire les Francs-Maçons mais aussi une grande part des officiers catholiques.

Ce qui est étonnant à la lecture est la complexité des relations de commandement où les grands commandeurs disposent alors d’une autonomie très forte, où l’autorité parisienne n’est que relative. De plus, la question de la menace allemande ne cesse de peser, obligeant à des choix et à des arbitrages, où la question des Alliances, notamment avec la Russie, reste centrale.

C’est donc une partie de l’ouvrage tout à fait passionnante et qui n’est pas sans rappeler les débats actuels sur la place de la défense dans notre pays, montrant que les politiques ont toujours eu une grande difficulté à percevoir les enjeux de la mise sur pied d’un outil militaire crédible et la nécessité de maintenir l’effort dans la durée.

Bien entendu, une grande part du livre est consacrée au rôle de Joffre à partir du déclenchement de la Grande Guerre. Outre la bataille de la Marne, l’auteur porte son attention sur l’organisation du grand quartier général avec son mode de fonctionnement et ses relations organiques tant avec le ministère qu’avec les grandes unités engagées au combat. C’est ainsi que la relation de confiance avec ses plus proches collaborateurs dont le commandant Maurice Gamelin, est essentielle pour Joffre, au risque de commettre des erreurs d’appréciation.

Il faut aussi souligner quelques anecdotes comme la frugalité et la simplicité du général. Ou encore sa vie au quotidien marquée par la régularité de son souci de rester concentré sur la conduite de la guerre. Autant d’éléments qui soulignent le sang-froid de Joffre y compris lors du mois d’août 1914 où les troupes françaises sont obligées de se replier jusqu’à la Marne, mais aussi les critiques qui fusèrent envers un homme soucieux de préserver son sommeil pour garder sa lucidité. Il ne faut pas oublier ici qu’il a soixante-deux ans au déclenchement du conflit et qu’il est sous l’uniforme depuis déjà quarante-cinq ans.

La stabilisation du front après la Marne et l’échec des offensives de 1915 vont remettre en cause les choix stratégiques de Joffre. Le déclenchement de la bataille de Verdun en février 1916 et l’accroissement des pertes humaines vont aboutir à la disgrâce de Joffre. Porte analyse avec finesse les manœuvres occultes tant des grands commandeurs que des politiques pour éliminer un Joffre certainement usé par la conduite de la guerre depuis déjà plusieurs années. Il souligne également combien l’hypocrisie était de mise entre les grands responsables militaires et civils alors que Joffre au demeurant restait plutôt insensible à cette déstabilisation.

La porte de sortie fut l’accession au Maréchalat, honneur suprême pour le soldat qu’était Joffre. Et le nouveau Maréchal fut envoyé aux États-Unis dans le but d’accélérer le ralliement des Américains à l’effort de guerre allié. Son voyage est d’ailleurs l’occasion d’une démonstration de très grande popularité de Joffre outre-Atlantique.

Il est également intéressant de voir que Joffre après-guerre s’est contenté de profiter de cette popularité sans chercher à jouer un rôle politique comme certains de ses pairs. Il voyage, il inaugure, il est élu à l’Académie française. Il jouit d’une vieillesse assez sereine et décède en 1930 à soixante-dix-huit ans.

Le livre de Porte mérite donc lecture. Ce n’est pas une hagiographie d’un chef militaire prestigieux. Ce n’est pas un procès à charge contre un chef qui aurait été indifférent au carnage humain. C’est le portrait d’une certaine France confrontée à l’histoire et qui, au final, a su trouver les ressources pour surmonter la pire épreuve que peut connaître un pays, la guerre.

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