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  • Revue n° 774 Novembre 2014
  • La question kurde : passé et présent

La question kurde : passé et présent

Philippe Boulanger, « La question kurde : passé et présent  » Revue n° 774 Novembre 2014 - p. 129-131
Auteur(s) de l'ouvrage : Jordi Tejel Gorgas L’Harmattan, 2014 ; 144 pages

La question kurde : passé et présent

À l’heure où le Proche-Orient connaît à nouveau  des jours sombres, où la question kurde émerge comme un enjeu central qui conditionne l’avenir d’une bonne partie de la région, où le PKK (Parti des travailleurs du Kurdistan) semble manifester une vitalité  militante,  et  militaire,  et  une influence  renouvelées  en Turquie et ailleurs, le livre de Jordi Tejel Gorgas comble, en une centaine de pages, un besoin de vulgarisation et d’actualisation de l’enjeu kurde, de plus en plus présent dans l’espace médiatique francophone, donc de plus en plus inutilement simplifié.

Depuis une dizaine d’années, on pourrait en effet formuler l’idée d’une « nouvelle question kurde », qui ne pourrait se comprendre qu’à la lumière du passé de ce peuple fort de 35 millions de personnes dispersées entre la Turquie, l’Irak, l’Iran, la Syrie et des anciennes républiques soviétiques (Azerbaïdjan, Géorgie). Le Kurdistan est riche en pétrole et en eau. Longtemps ignoré ou incompris, le problème kurde s’est imposé dans les agendas diplomatiques au Proche-Orient, en Europe et aux États-Unis. Cantonner son traitement à la commode grille de lecture majorité-minorité ou le limiter au péril du terrorisme est devenu tout simplement inefficace. Bien que Jordi Tejel Gorgas n’explore pas complètement ce thème, on peut peut-être avancer que les Kurdes sont à présent davantage assimilables à une nationalité qu’à une minorité, au sens strict du terme, sans être encore une nation à part entière.

S’appuyant sur des archives et des recherches de terrain, entreprenant une relecture à plusieurs niveaux des grandes étapes de la question kurde en Turquie, en Iran, en Irak et en Syrie depuis la Grande Guerre et l’implosion de l’Empire ottoman, Jordi Tejel Gorgas, à la fois historien et sociologue, tente de proposer une relecture de l’histoire contemporaine des Kurdes, qui, dans le sillage d’Hamit Bozarslan, spécialiste de la violence au Proche-Orient, et en dépit de sa volonté de renouveler l’analyse de la question kurde, se heurte à une difficulté de méthode : sa juste compréhension est inséparable de l’histoire singulière des quatre États-nations régionaux.

Il est de bon ton de sermonner les Américains pour leur interventionnisme contre le régime de Bagdad en 1991 et en 2003 ou leur indifférence à l’égard des Palestiniens et des Kurdes. L’essai rigoureux et pédagogique de Jordi Tejel Gorgas vient nous rappeler, à bon droit, que le chaos qui a longtemps caractérisé cette partie du monde – et qui le caractérise toujours et le caractérisera encore un certain temps – provient des politiques franco-britanniques de la séquence 1915-1925 : Paris et Londres ont en grande partie dessiné les contours du Proche-Orient tels que nous les avons connus jusqu’à la seconde guerre contre l’Irak en 2003. Les Américains ont, certes, assumé, avec plus au moins de bonne volonté, le rôle de puissance tutélaire croissante à l’époque de la guerre froide, mais ils n’ont pas, avant 2003, vraiment contribué à bouleverser le cadre géopolitique du Proche-Orient.

Aujourd’hui, la redéfinition des cartes qui s’opère sous nos yeux inclut au premier chef l’espace kurde qui implique, lui, deux grandes puissances régionales (Turquie et Iran) et deux États affaiblis mais importants (Irak et Syrie) dans la résolution politique de la question kurde. Le chercheur fait le point, dans l’ultime chapitre et la conclusion de l’ouvrage, sur les quatre scènes kurdes : ces derniers mois, c’est sans doute les Kurdes de Syrie qui ont connu l’évolution la plus heurtée, la plus incertaine, mais aussi la plus heureuse, si l’on prend en compte leur condition antérieure fort précaire sous le régime des Assad. Il n’en demeure pas moins que Jordi Tejel Gorgas ne tombe pas dans l’angélisme et relève à bon droit que les pratiques des dirigeants du Parti de l’union démocratique (PYD) sont loin de mériter un brevet de respectabilité démocratique. Le double jeu entre le PYD et le régime de Damas, qui tient bon, ne tend pas à consolider un front kurde uni en Syrie et l’arrimage du PYD au PKK n’est peut-être pas un gage d’enracinement local et de stabilité à moyen terme pour les territoires kurdes syriens. Il n’en reste pas moins que les enjeux démographiques, urbains, sociaux, économiques et politiques qui attendent les cadres du PYD, dans ces fragiles territoires kurdes de Syrie, dépassent de bien loin leur capacité d’action financière, de portée idéologique et de mobilisation militante.

Ce qui traverse aussi le livre de Jordi Tejel Gorgas est l’idée, jamais formulée en tant que telle mais que l’on décèle en filigrane dans l’introduction et dans la conclusion, que le Proche-Orient est en train de passer – à l’heure de « révolutions démocratiques » aux rythmes saccadés et aux débouchés aléatoires – de l’ère de l’État-nation, issue des décombres de la Première Guerre mondiale et à l’instigation des puissances occidentales (France et Grande-Bretagne), à l’ère d’un certain type de fédéralisme, dont il n’est pas impossible que l’Irak post-Saddam, certes brinquebalant sous les coups de boutoir des troupes de l’État islamique en Irak et au Levant, ait produit, sous l’aiguillon kurde à partir de 1992, une première ébauche. Bien qu’encore fragile, le gouvernement régional du Kurdistan irakien a rempli en effet un rôle de premier plan dans la diffusion de la thèse selon laquelle un fédéralisme à base ethnique mais démocratique conviendrait à l’expression des droits et de l’identité des Kurdes en Irak, en lieu et place de l’État-nation qui, par choix idéologique des gouvernants ou par simple effet de masse (les Arabes sont majoritaires, mais divisés entre sunnites et chiites), laissait la portion congrue aux Kurdes. Cette formule fédéraliste pourrait peut-être séduire d’autres peuples du Proche-Orient où les minorités linguistiques, ethniques ou religieuses composent en fait la majorité.

Il est certes encore trop tôt pour savoir si ce type de fédéralisme également importé peut s’épanouir en Iran, en Syrie et surtout en Turquie, où l’enjeu kurde est sans doute le plus épineux. Un siècle de politiques d’assimilation, selon des modalités diverses qui ont débouché sur des résultats inégaux, a laissé des traces profondes parmi les nationalités kurdes de chacun des trois pays. Il est difficile de prévoir quel sera pour les Kurdes le dénouement des événements au Proche-Orient, mais la « nouvelle question kurde » est incontestablement au cœur de l’échiquier international. ♦

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