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  • Revue n° 549 Janvier 1994
  • Les désenchantements de la liberté

Les désenchantements de la liberté

Pierre Morisot, « Les désenchantements de la liberté  » Revue n° 549 Janvier 1994 - p. 190-192
Auteur(s) de l'ouvrage : Guy Hermet Éditions Fayard, 1993 ; 336 pages

Le titre est clair, surtout ainsi complété : « La sortie des dictatures dans les années 1990 ». Que la république était belle sous l’empire ! On se réveille avec une bonne « gueule de bois » au lendemain de « cet automne 1989, point de départ de l’ère de la démocratie triomphante ». Observateur attentif de l’évolution espagnole, l’auteur pouvait estimer que ce précédent réussi ouvrait la voie à des lendemains enchanteurs.

Au-delà de l’actualité, Guy Hermet livre, sur un ton enjoué, une étude d’ensemble sur la difficulté d’entrer en démocratie et de s’y maintenir. Tout d’abord, « Pinochet n’égale pas Pol Pot », il ne faut pas mettre autoritarisme et totalitarisme dans le même panier. Si le second implique litanie des horreurs, embrigadement et viol des consciences, le premier tolère grosso modo les « libertés primaires » et présente bien des séductions… Quel confort ! Plus d’alternances traumatisantes, une stabilité politique favorable au développement économique. On vote, mais l’Administration nous dit pour qui. L’adhésion à l’idéologie, simple « leitmotiv auquel ne croient que les écoliers et les anciens combattants » n’est exigée qu’en façade. La vie associative permet des regroupements en douce : « les communistes se font philatélistes et les démocrates chrétiens alpinistes ». D’un autre côté, les nomenklaturas, que les Hugo ou les Rostropovitch critiquant depuis des exils dorés n’empêchent pas de dormir, atteignent des effectifs considérables (« les 900 000 phalangistes des débuts du franquisme formaient avec leurs familles le huitième de la population »). Y faire carrière procure des avantages substantiels : « en URSS, le moindre des généraux a toujours disposé d’une villa cossue » (alors que ses collègues français estiment avoir tiré le gros lot s’ils obtiennent à l’arraché un « trois pièces » à Dupleix). Aussi le problème du parti au pouvoir devient-il « moins de susciter les adhésions que de les endiguer ! »

Comment alors sortir de ces « bonheurs médiocres » éclairés par le bon sourire du grand chef ? Si l’effet anesthésiant vient à s’atténuer, les autorités décident d’« améliorer le sort matériel des gens pour les détourner des revendications politiques » ; « des côtes de porc présentables, un pneu pour la voiture, procurent des bouffées de plaisir dont les sociétés de consommation ont perdu la notion ». Les intellectuels sont autorisés à faire joujou dans quelques revues confidentielles ; quant aux maîtres à penser de l’Occident démocratique qui, désormais, « s’arrogent le droit exclusif de critiquer ce qu’ils avaient adulé », ils ont découragé naguère les opposants sur le terrain en ramenant des tableaux idylliques de leur « tourisme idéologique » à Berlin, Moscou ou La Havane. Pour achever de faire passer la pilule, on boit un coup : la consommation d’alcool par tête a été multipliée par 8 en 40 ans en Pologne.

Sauf désastre militaire, la fin de la dictature provient de causes multiples : difficultés économiques, pressions extérieures, crise de succession… Une chute du moral, un « accablement soudain et inouï » ouvrent le chemin de l’exil. Comme le constatait déjà Tocqueville, les tentatives de replâtrage sont le plus souvent vouées à l’échec : « le dégel n’est pas réversible ». Devant l’impatience des uns et le lâchage des autres, c’est alors la « bousculade vers la sortie », l’élimination peu édifiante des Marcos et Ceausescu. Tu quoque…

Que faire de la liberté retrouvée ? Il n’existe pas de formule de passage « clé en main » au nouveau régime. À vouloir aller trop vite et se dispenser de l’apprentissage, on risque de « s’enliser dans une sorte d’espoir figé ». Passe encore si subsiste une tradition antérieure ; mais là où le peuple ignore « la nécessité du maintien d’un ordre minimal » et confond accès à la démocratie et baisse du tarif des autobus, on tombe vite dans l’anarchie, à défaut de leader énergique et vertueux. Guy Hermet retient à l’époque contemporaine quatre de ces « héros accomplis », ce qui nous vaut des portraits brefs, mais savoureux, de [Lech] Walesa [Pologne], [Václav] Havel [Tchécoslovaque], [Corazon] Aquino [Philippines] et [Violeta] Chamorro [Nicaragua]. Le constat final est plutôt sombre : à l’Est, « le froid monolithe s’est converti en une sorte de blédine tiède… Les démocrates qui veulent faire lever la pâte n’y trouvent que des grumeaux » ; sous notre regard attendri, les manœuvres africaines sont « cousues de fil noir » ; en Amérique latine, il ne faut pas y regarder de trop près.

Les derniers chapitres posent des questions de fond et remettent en cause des postulats ; et si la démocratie était un luxe ? Pourquoi cette assimilation hâtive à l’économie libérale ? Il faut avouer que, peut-être fatigué par une attention soutenue à la mesure de l’intérêt présenté par l’ensemble de l’ouvrage, nous avons trouvé là quelques longueurs, de même que nous avions relevé une ou deux répétitions au chapitre V, par exemple entre les pages 29 et 168.

Dire que la consultation de ce livre, impartial et équilibré malgré un style incisif, est un enchantement serait chercher un effet facile. Nous y avons en tout cas trouvé des données précieuses et une riche matière à réflexion. Il y a de quoi être sceptique et découragé devant cette « pléthore hétéroclite » de candidats plus ou moins sincères à la démocratie, devant ces foules vouées soudain à cette panacée « y compris à leur corps défendant ». On se prend paradoxalement à rêver aux charmes d’une bonne et solide dictature. Sans doute, la déception de Guy Hermet est-elle feinte. Pouvait-il naïvement croire que tout se passerait sans problème ? Peut-être cet optimisme initial provenait-il d’une dégustation généreuse d’oloroso sur les ramblas ? ♦

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