Plus de soixante-dix ans après son premier emploi, l’arme nucléaire continue de susciter débats et controverses. Ces années de dialogue stratégique entre États, « dotés » ou non, ont toutefois installé dans le paysage international les arsenaux nucléaires, basés sur une ou plusieurs composantes et s’appuyant sur une large palette d’armes de puissance et de portée différentes avec, à la clé, d’infinis débats doctrinaux entre le tactique, le pré-stratégique, le stratégique, l’avertissement… voire le conventionnel.

Dans ce cadre global de complémentarité et de diversité, la composante océanique s’est inscrite dès 1959, avec l’entrée en service des premiers sous-marins nucléaires lanceurs d’engins (SNLE) américains, suivi peu après par ceux de la Russie en 1961, du Royaume-Uni en 1966, de la France en 1971 et de la Chine en 1987. Le premier SNLE indien, lancé en 2009, sera bientôt opérationnel tandis que la Corée du Nord annonce son intention de rejoindre le club…

Fruit d’une aventure technologique de longue haleine, le SNLE a apporté d’emblée deux atouts intrinsèques aux forces de dissuasion : une grande invulnérabilité du porteur, d’une part, à laquelle répond aussi une vulnérabilité de la cible. Cet ensemble rend notamment crédible la capacité de frappe « en second » depuis la mer.