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  • Revue n° 494 Janvier 1989
  • Le malheur russe

Le malheur russe

Pierre Morisot, « Le malheur russe  » Revue n° 494 Janvier 1989 - p. 197-198
Auteur(s) de l'ouvrage : Hélène Carrère d’Encausse Éditions Fayard, 1988 ; 547 pages

Le cadre est immense, non seulement dans l’espace, caractéristique russe évidente, mais aussi dans le temps, puisque le début de l’ouvrage se situe il y a onze siècles, à la fondation de Kiev. En revanche, le sujet est limité (sinon réduit !), ainsi que l’indique un sous-titre éloquent : « Essai sur le meurtre politique », illustré en couverture par une pyramide de crânes survolés par les corbeaux. Il s’agit d’un art dont la Russie ne détient pas l’exclusivité, mais où elle a excellé au cours de toute son histoire et qu’elle a eu tendance à transformer de temps à autre en industrie.

Bien que la matière en soit largement disponible, les scènes de « grand guignol » sont peu nombreuses. Le frisson est néanmoins garanti à la description de la répression de la révolte des Streltsy (révolte de régiments en 1698) de l’assassinat de l’empereur Paul Ier (1801) et bien entendu de la dernière nuit de Raspoutine. Mais la froide comptabilité relative aux conséquences de la révolution d’Octobre est encore plus épouvantable.

Jusqu’au début du XIXe siècle, le problème, essentiellement dynastique, consiste à régler les successions, affaire somme toute banale dans la mesure où, comme dans beaucoup d’institutions, elle met en jeu espérances, impatiences et ambitions. L’héritier donne un coup de pouce au destin et c’est parfois bien compréhensible, par exemple quand on a épousé un être aussi insuffisant en tous points que Pierre III (empereur russe en 1762, forcé à abdiquer puis assassiné) et qu’on se sent l’étoffe de Catherine la Grande, son épouse, principale instigatrice du complot et récupérant ainsi le pouvoir (même Voltaire excuse le procédé !). Et si on sort un peu de la famille, c’est au profit d’un homme sympathique, Boris Godounov, capable tout au plus d’avoir fait égorger l’héritier légitime. Le système en effet ne fonctionne pas à sens unique. Il arrive que le titulaire au pouvoir mène promptement au tombeau un tsarévitch impertinent. La population n’est concernée que par contrecoup ou lorsque, comme à Novgorod en 1570, elle s’affranchit collectivement du devoir d’obéissance (ou est soupçonnée d’y avoir pensé).

Vers la fin des Romanov (en 1918), la menace vient de l’extérieur de la cour. S’instaure avec le terrorisme une véritable chasse au tsar et à ses collaborateurs, les plus visés étant les plus réformateurs (Alexandre II, Stolypine).

« Obsédé par l’efficacité », Lénine met un terme à l’improvisation. Maniée à l’origine de façon impulsive, de Saint Vladimir à Pierre le Grand, la violence avait été érigée en méthode politique par Bakounine et ses fanatiques disciples de l’intelligentsia. Désormais, elle est institutionnalisée et devient une fin en soi sous Staline : « ordre fratricide » qui élimine les plus proches compagnons, « meurtre-spectacle » des grands procès de Moscou, « meurtre social » avec la dékoulakisation, « meurtre exporté » à Katyn.

Depuis 1953, l’engagement de renoncer au meurtre a été tenu… en commençant par occire le sinistre Beria (chef du NKVD et considéré comme dangereux au sein du Politburo). Quant à Gorbatchev, il appartient à la première génération « à n’avoir rien de commun avec la tradition du meurtre ». Toutefois la réflexion, qui alterne dans l’ouvrage avec le récit, n’incite guère à l’optimisme. Ne sommes-nous pas en présence d’une fatalité, d’une sorte de propension du peuple russe au malheur, d’une fascination de la violence, quitte à sombrer ensuite dans le repentir ? Souffrant du décalage avec le reste de l’Europe causé par l’invasion mongole, inconsolable de n’avoir pas connu son temps des cathédrales, la Russie cherche à sortir de la barbarie. Mais la relation du règne d’Ivan le Terrible avec le désir d’extirper toute trace du passé, la création de l’opritchnina (territoire où règne un pouvoir impitoyable et sans limite), l’invention des complots, le délit d’intention, font penser irrésistiblement à l’époque stalinienne. Et si un jour le pouvoir actuel allait jusqu’à s’attaquer au symbole embaumé du mausolée de la place Rouge, l’histoire russe serait-elle débarrassée définitivement pour autant de toute référence à l’assassinat politique ?

Réponse peut-être dans le prochain livre de l’infatigable Madame Carrère d’Encausse, toujours aussi documentée dans un domaine où elle fait autorité, et toujours aussi intéressante à lire. ♦

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