Traditionnellement, tous les deux ans, nous avons le plaisir de prendre connaissance d’une nouvelle édition de cette véritable encyclopédie des marines militaires ; celle de 1986 ne manque pas à sa mission d’enrichissement de notre information en la matière. En outre, son auteur, M. Labayle-Couhat nous y annonce qu’il se prépare à donner la responsabilité de ce travail de bénédictin à M. Bernard Prézelin, chez qui il a trouvé toutes les qualités requises. L’inventaire de cet ouvrage est impressionnant : 138 marines répertoriées, près de 7 400 bâtiments cités, plus de 1 800 photographies dont 700 nouvelles, une centaine de schémas dont les silhouettes des sous-marins soviétiques.

Grâce à la richesse des informations sur les matériels les plus récents et à la qualité des commentaires sur leurs caractéristiques techniques et leurs possibilités tactiques, les opérationnels, les ingénieurs, et tous ceux qui s’intéressent peu ou prou aux aspects maritimes des questions de défense pourront approfondir les idées directrices qui sous-tendent budgets et programmes navals.

Deux éléments de l’ouvrage retiennent en outre l’attention. Le premier, après l’avant-propos, sous le titre « Les quatre grandes marines », évoque le bouleversement prochain de la stratégie et de la tactique navales en raison de la généralisation de l’utilisation de l’Espace et du développement des missiles de croisière ; mais il s’agit là, semble-t-il, de l’énoncé d’une doctrine plus que d’une introduction à une description de matériels.

Le deuxième élément est constitué par deux tableaux de synthèse fort instructifs, l’un donnant les moyennes d’âge des bâtiments de combat des principales marines, l’autre détaillant les sept plus grandes, parmi celles-ci, par catégories de bâtiments. Ces tableaux permettent d’évaluer la place réelle que tiennent les forces navales et aéronavales dans les politiques de défense, et spécialement les moyens français dans la politique « mondiale » conduite par le gouvernement.

Enfin, lors de son exposé, l’amiral Tardy a suggéré qu’une prochaine édition donne une information plus complète sur les marines marchandes dont le volume et les progrès techniques ne sauraient laisser le stratège naval indifférent, ainsi que l’évolution des budgets « Marine » et éventuellement le contenu des lois de programmation.

Ces suggestions tout à fait mineures faites, remercions vivement M. Labayle-Couhat de ce document de qualité exceptionnelle qu’il a su élaborer au grand profit de tous pendant de nombreuses années.

NDLR : cette brève analyse est un condensé de la présentation que l’amiral Tardy a faite de cet ouvrage devant l’Académie de Marine.