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  • Revue n° 398 Avril 1980
  • Le Fou et le Prolétaire

Le Fou et le Prolétaire

Jean-Bernard Pinatel, « Le Fou et le Prolétaire  » Revue n° 398 Avril 1980 - p. 182-183
Auteur(s) de l'ouvrage : Emmanuel Todd Éditions Robert Laffont, 1979 ; 332 pages

Emmanuel Todd est un spécialiste des idées-choc. Dans La chute finale, publiée en 1976, s’appuyant sur les développements inégaux entre les pays de l’Est et l’URSS, il soutenait la thèse d’une décomposition progressive de la sphère soviétique.

Cet essai brillant nous avait néanmoins paru à l’époque pêcher par un excès d’optimisme, explicable par la jeunesse de son auteur qui avait alors 25 ans. Comme le livre plus récent de Mme Carrère d’Encauss, L’Empire éclaté, La chute finale fournissait une justification à tous ceux qui estiment, face à la montée en puissance des forces armées soviétiques, qu’il est urgent de ne rien faire du moment que l’empire soviétique, miné par des contradictions internes, est en voie d’éclatement.

Le Fou et le Prolétaire est un essai à notre avis beaucoup plus fondamental. Le style est toujours aussi agréable et percutant mais la thèse et la façon de l’argumenter ont gagné en profondeur.

De quoi s’agit-il ?

Emmanuel Todd s’intéresse à l’équilibre psychique des hommes qui animent les bureaucraties totalitaires. Historien de formation – il est docteur de l’Université de Cambridge – il a cherché à déterminer quelles furent les classes dangereuses qui, dans le passé, ont été responsables des grands totalitarismes et des folies collectives suicidaires qui se déchaînèrent dans les deux guerres mondiales.

La réponse est claire : « derrière chaque rupture violente du consensus social se profile l’ombre discrète d’une classe moyenne abondante, aisée ou misérable » (p. 91). Il démontre avec beaucoup de force, contrairement aux affirmations marxistes, que la classe révolutionnaire de l’Europe du XIXe et du XXe siècle ne fut pas le prolétariat mais la petite bourgeoisie. L’auteur relie ensuite cette instabilité sociale de la petite bourgeoisie d’une part au sentiment d’insécurité psychologique provoqué par une éducation répressive, et d’autre pan par des sentiments justifiés d’insécurité économique de la petite bourgeoisie.

Cette instabilité sociale est mesurable par le taux de suicides ou les autres formes d’autodestruction, l’alcoolisme notamment.

Ce qui est frappant dans les nombreuses statistiques sur lesquelles s’appuie Emmanuel Todd, et qu’il présente en annexe, c’est la croissance de ces indicateurs à la veille des grandes ruptures : Révolution de 1917 en URSS, guerre de 1914-1918, avènement du nazisme en Allemagne en 1933.

L’étude contemporaine des mêmes statistiques permet à l’auteur de soutenir que la France a basculé dans la stabilité sociale : ses élites, qui étaient « malheureuses, folles ou suicidaires au XIXe siècle », sont aujourd’hui « tranquilles, décontractées, presque béates ». En revanche, en RFA et dans certains pays de l’Europe de l’Est (Hongrie) et en URSS, le taux de suicides et d’alcoolisme reste très élevé.

En France, cette inhibition puritaine et cette insécurité économique se retrouvent aujourd’hui dans la classe ouvrière qui fournit les gros bataillons du parti communiste. Le refus du téléphone chez les militants communistes est un des indicateurs de l’atomisation humaine sur lequel s’appuie Emmanuel Todd pour affirmer : « la schizophrénie est une variété extrême d’isolement, le suicide une fuite à l’adhésion totalitaire, un remède au même isolement » (p. 227).

La nature profonde du communisme est donc pour Todd « une inversion des valeurs petit bourgeois, un rejet des idéaux de compétition et aussi malheureusement de la liberté » (p. 246). Le parti communiste est ainsi une communauté thérapeutique (p. 249). Il permet une resocialisation des laissés pour compte du libéralisme économique.

Les conséquences politiques qu’en tire l’auteur sont nombreuses, imprévues et portent toutes à réfléchir. Ainsi, la République fédérale d’Allemagne, société dominée par l’individualisme agressif et où le parti communiste est interdit, est une société où le suicide, l’alcoolisme et le terrorisme sont bien plus fréquents que dans la société française.

« La RFA, s’interdit ce que s’autorise la France : la présence en son centre d’une coagulation totalitaire, chez nous le PCF (Parti communiste français). L’anxiété qui résulte de cet interdit aboutit au durcissement inquiet de toute la société et à un peu de terrorisme » (p. 254).

Todd en déduit également une rétraction lente de l’électorat communiste « la disparition progressive des techniques d’élevage autoritaire mine l’influence du PCF plus sûrement que toutes les combinaisons électorales. Le parti socialiste est déjà majoritaire dans la jeunesse de gauche » (p. 256).

On pourrait ainsi multiplier les réflexions et les citations qui sont autant d’éclairages nouveaux et originaux. Néanmoins. Emmanuel Todd ne resitue pas malheureusement son essai dans la dialectique des puissances Est-Ouest. La société décrispée qu’il voit poindre en France ne sera-t-elle pas aussi une société vulnérable aux agressions des sociétés totalitaires où l’on ne voit pas se dessiner la même évolution ? Peut-on en effet, à une époque de compétition économique et militaire accrue, accepter l’effacement de son pays et lui donner en exemple la société anglaise qui refuse l’effort industriel pour fa douceur du tertiaire ?

Ce sont là les seules faiblesses d’un livre très documenté et qui restera un ouvrage de base sur l’explication psychanalytique du communisme et des totalitarismes. ♦

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