De tout temps le Français a aimé frauder le fisc sans se douter que ce faisant il commettait une escroquerie et que lésant peu ou prou la société il ne lésait finalement que lui-même. Il est vrai, nous dit Jean Cosson, que le texte de chaque loi contient le moyen de la tourner. Il est vrai aussi que lorsque le délit est constaté, que le dossier est rassemblé après de longues enquêtes et des vérifications minutieuses, par le biais qu’offre une juridiction alourdie de trop de contraintes, le coupable échappe souvent à son châtiment.

Jean Cosson explique si bien le mécanisme de la fraude que son livre pourrait en être un manuel pratique. Il affirme que si le remède du mal est difficile à trouver, il existe. Il est entre les mains d’une justice que la société tout entière doit aider en refusant au criminel son indulgence, l’indulgence étant ici complicité.

Des cas concrets : « Le règne des ferrailleurs », « les textiles fantômes », « la chimie frauduleuse » viennent étayer une accusation que l’auteur a quelque courage à soutenir. Des encarts explicitent certains termes « de métier » auxquels le lecteur n’est pas accoutumé, mais la fraude fiscale est une opération complexe et le langage qui la décrit est loin d’être aussi facile que celui des romans policiers. ♦