Écrit par une universitaire, membre de la direction des Jeunesses communistes de la région Rhône-Alpes en 1943-1945, actuellement professeur de faculté, ce long essai est une présentation du Parti communiste français. Il débute par une étude des structures démographiques de celui-ci, portant sur des pourcentages et non sur des chiffres totaux, les effectifs réels ne pouvant pas être publiés, tant pour des raisons de doctrine que par suite des difficultés matérielles auxquelles se heurterait un recensement précis. Il en résulte que les membres du parti sont en majorité âgés de plus de 40 ans, selon une tendance qui se confirme, sont du sexe masculin dans la proportion des trois quarts, appartiennent à la catégorie des « intellectuels » pour moins de 10 % et à celle des « ouvriers » pour plus de 60 %.

La force du parti provient de son organisation hiérarchisée et de la discipline de ses membres, ainsi que de la présence de ceux-ci dans les organismes de direction des mouvements politiques et syndicaux. Mais le parti a glissé hors « de la sphère révolutionnaire », parce que ses adeptes se sont trouvés parfaitement adaptés à lui, « non dans le sens d’un embourgeoisement, comme on le dit trop vite, mais dans le sens d’une adéquation complète ».

Ses recettes provenaient autrefois des cotisations, des souscriptions et de « l’aide internationale ». D’après l’auteur, les choses ont maintenant changé : grâce à la collaboration d’un certain nombre de techniciens et de spécialistes, « on peut simplement affirmer que le parti, sans être une puissance financière, est une institution à la fortune assise ».

Ces quelques indications, choisies parmi celles, infiniment plus nombreuses, qu’énumère l’auteur, montrent l’intérêt de ce petit livre qui permet d’avoir une vue sur cet inconnu qu’est généralement pour le profane le parti communiste français. ♦