Les deux livres intitulés : La guerre sans haine, présentés par Liddell-Hart, d’après les carnets du maréchal Rommel, reconstituent des pages très importantes de la carrière de l’homme de guerre allemand et des opérations auxquelles il fut mêlé.

C’est une série de souvenirs, depuis l’offensive de mai 1940 jusqu’à la seconde campagne de France en 1944. Il contient à la fois des lettres familières, telles que le guerrier allemand en envoyait presque chaque jour à sa femme et, en même temps, des observations et descriptions tactiques et stratégiques d’un haut intérêt.

Le premier tome fait revivre le raid de la 7^e Panzerdivision pondant la première campagne de France jusqu’à la prise de Cherbourg, puis les opérations menées quelques mois plus tard en Afrique, quand Rommel y fut envoyé au secours des forces italiennes.

Le second volume retrace la bataille désespérée qu’il livre devant El-Alamein et sa retraite sous la poussée de l’adversaire, enfin, le rôle important confié à Rommel en Normandie dans l’éventualité du débarquement allié. Il se termine par des notes extrêmement dramatiques de son fils sur la disparition du maréchal.

Le titre est peut-être trop bénin, car si Rommel fut sans haine, il posséda tous les dons d’énergie, poussée jusqu’à la brutalité, qui caractérisaient bien la plupart des chefs de l’armée allemande. On voit visiblement que la guerre fut son élément favori. Il y déploya tous les dons de son dynamisme et de son intelligence, lucide ainsi que de son énergie sans cesse renaissante, malgré les pires difficultés.

C’est un type d’homme de guerre hors-série comparable aux plus grands de l’histoire militaire moderne qui surgit de ces nombreuses pages écrites sans le moindre apprêt, mais avec un véritable talent de narrateur et d’évocateur. ♦