Au début de l’année 2014, engagé au sein de l’état-major interarmées de l’opération Épervier à N’Djaména en qualité de chef J3, je découvre les deux défis qui vont ponctuer mon mandat : participer à la mise en place de la régionalisation du déploiement français dans la bande sahélo-saharienne (BSS) et planifier une opération terrestre pour reconnaître le site et la région de Madama.

Cet ancien poste de méharistes construit dans les années 1930 par un jeune officier français, ce fortin aux allures de Fort Saganne, se trouve dans les confins du Niger, à quelques dizaines de kilomètres de la frontière libyenne et représente, pour l’armée française, un excellent point d’appui potentiel pour lutter, avec nos partenaires régionaux, nigériens en particulier, à la lutte contre les flux terroristes dans la région.

Au-delà de la simple planification, j’aurai donc, quelques semaines plus tard, l’honneur de commander le groupement tactique interarmes tripartite (GTIA) Koufra qui mènera à bien cette mission de plus d’un mois, sur près de 4 500 kilomètres dans des conditions d’engagement extrêmes. Ultime reconnaissance, cette opération dénommée Barkhane, du nom de ces dunes déformées par les vents, allait devenir, en août 2014, le nom du déploiement français en BSS illustrant ainsi le rôle de pionniers que mes hommes et moi avions joué dans cette régionalisation.