Depuis que la Russie a annexé la Crimée en 2014 et s’est engagée dans le conflit militaire en Ukraine de l’Est, se sont multipliées les analyses de think tanks, sous la forme d’articles de presse, d’émissions de télévision ainsi que d’ouvrages dont le thème est la vulnérabilité potentielle de l’Otan dans les pays baltes face à la Russie.

L’ouvrage du général Sir Richard Shirreff, 2017 War with Russia, comme l’émission de la BBC, World War Three: Inside the War Room (3 février 2016) ou le rapport de la Rand Corporation, Reinforcing Deterrence on NATO’s Eastern Flank (octobre 2016), en sont autant d’exemples. Dans chaque cas, c’est une attaque russe contre des alliés de la Baltique qui ouvre le conflit entre l’Otan et la Russie. On peut donc comprendre qu’à Riga on ait lu avec attention et même un peu d’agacement ces ouvrages.

Compte tenu de l’engagement des 28 pays membres de l’Otan, au titre de l’article 5, dans la défense collective, la question, au-delà des fictions et des études de think tanks, ne peut évidemment laisser indifférente la Lettonie. Mais elle concerne aussi la France. Certes, la France est considérée actuellement comme d’abord préoccupée par la lutte contre le terrorisme, tandis que la Lettonie voit dans la Russie la principale menace dans notre région. C’est une des raisons pour lesquelles nous regardons la défense et la sécurité de l’Europe dans sa globalité : les menaces contre l’Europe, au Sud du continent, concernent également notre sécurité. La Lettonie, à la suite des actes de terrorisme sur le territoire français, a exprimé sa solidarité en assurant la participation des soldats lettons aux opérations au Mali ainsi qu’en Irak.