La santé est le premier sujet de préoccupation des Français. Il n’est donc pas étonnant qu’au quotidien les médias et les réseaux sociaux fassent état de découvertes scientifiques médicales, de nouveaux traitements révolutionnaires, de menaces épidémiques, de tentatives de mégafusion de laboratoires pharmaceutiques ou du lancement de nouvelles applications téléchargeables. La santé est une composante centrale de l’équilibre individuel et collectif de notre société moderne ⁽¹⁾. Le militaire n’échappe pas à ce besoin et la doctrine du soutien médical aux engagements opérationnels implique d’offrir une prise en charge optimale, adaptée à l’état clinique, assurant ainsi les meilleures chances de survie, de réparation des dommages corporels et de récupération fonctionnelle ⁽²⁾. Il est indispensable pour les armées d’intégrer au mieux l’innovation en santé issue du monde civil et de s’adapter aux nouvelles formes de conflit et aux spécificités des théâtres d’opérations (milieux extrêmes, épidémiologie des zones de déploiement…).

Le lien entre l’innovation du monde civil et les armées est assuré principalement par le Service de santé des Armées (SSA) en collaboration étroite avec la Direction générale de l’armement (DGA). L’innovation en santé va bien au-delà de l’innovation purement médicale (diagnostique et thérapeutique) puisqu’elle intègre également l’innovation technologique (numérique, robotique, fabrication additive…) et organisationnelle (formation, régulation, médecine connectée…).

Le présent article a pour ambition d’illustrer, par quelques exemples, comment l’innovation irrigue le soutien médical des opérations, défini comme étant l’ensemble des actions médicales, pharmaceutiques, vétérinaires, dentaires, paramédicales et médico-administratives, conduites pendant la préparation des opérations, les opérations proprement dites et le retour de mission avec la réhabilitation puis la réinsertion des malades et des blessés, le cas échéant.