Dans cette époque de large recomposition que nous traversons, la France doit plus que jamais disposer d’un appareil de renseignement à la hauteur de son histoire, de son dynamisme économique, de sa diplomatie, de son siège permanent au Conseil de sécurité de l’ONU et de son rayonnement politique et culturel ; en un mot : de sa puissance.

Il n’est pas en effet de Nation souveraine, indépendante et ambitieuse, sans des services de renseignement et de sécurité aptes à la protéger et à l’éclairer. Et le projet d’édification d’une Europe unie ne change rien à l’affaire : si l’Europe doit être plus que l’addition de ses forces nationales, elle ne saurait en tout cas être celle de leurs faiblesses.

Alors que le chaos gagne dans le monde post-guerre froide, que les conflictualités et les compétitions se multiplient et changent parfois de nature, que la définition de l’ennemi et de l’hostilité est devenue moins claire, jamais la France n’a eu autant besoin de services de renseignement professionnels et efficaces. À côté de la menace terroriste, évidente et spectaculaire, la France affronte au même moment de multiples formes d’ingérences, moins visibles mais graves : espionnage économique et politique, attaques informatiques, etc.