Depuis son déclenchement le 24 février 2022, le conflit en Ukraine se poursuit toujours et dépasse largement les prévisions russes initiales fondées sur une campagne éclair de décapitation du régime ukrainien. Il est encore trop tôt pour tirer un véritable retour d’expérience (Retex) du conflit qui constitue un retour brutal des opérations de haute intensité aux portes de l’Europe. Néanmoins, les premières leçons, voire confirmations, sont identifiables. Il faut faire preuve de précaution quant à l’analyse des événements et en particulier dans le domaine des opérations aérospatiales depuis un an, tant le nombre de commentaires et d’informations brouille notre perception. L’accès à la bonne source reste délicat. De fait, la conduite de la guerre aérienne par les Forces aérospatiales russes (VKS, Voenno Kosmitcheskie Sily) et les Forces aériennes ukrainiennes (FAU) suscite beaucoup de questions qui restent encore sans réponse. Elle surprend même les experts aériens occidentaux sur l’emploi et surtout le non-emploi de la puissance aérospatiale.

Afin de contextualiser les enseignements dans le domaine de la guerre aérienne, une analyse chronologique mettra en lumière les 4 phases de l’opération spéciale observées depuis le 24 février 2022, et permettra d’appréhender les premières grandes leçons.

Par ailleurs, il convient de garder à l’esprit que si la guerre en Ukraine est riche en enseignements et marque les consciences, elle ne saurait être considérée comme « LE » modèle classique dorénavant du combat aérospatial de haute intensité entre grandes puissances.