En 1992, le général Monchal, alors Chef d’état-major de l’Armée de terre, déclarait « à l’avenir, le maître de l’électron, l’emportera sur le maître du feu ». Force est de constater qu’en Ukraine, le maître du feu ne le cède pas au maître de l’électron et que, si dans la guerre 2.0 l’information – sous toutes ses formes – est une arme, c’est le plus souvent le feu qui est décisif.

Il n’en reste pas moins que les actions cinétiques sont appuyées par des actions cyber-électroniques pour atteindre des objectifs stratégiques, opératifs ou tactiques ; qu’il y a une réelle complémentarité entre cyber et guerre électronique ; que l’emploi massif de téléphones portables équipés d’applications innovantes, de drones et de munitions « intelligentes » pourrait modifier les doctrines en matière de commandement, de contrôle et d’acquisition du renseignement.

De la cyber-électronique

« Les doctrines russes et américaines des opérations futures convergent sur la nature de la manœuvre envisagée, qui devra être une synergie des domaines. […] À cette vision doctrinale, répond un plan capacitaire semblable pour ces deux États dans l’usage des technologies de la deuxième génération du numérique. Dans ce cadre, une cybernétisation générale de l’action est envisagée ([intelligence artificielle], systèmes autonomes, communications globales), ainsi qu’un développement des moyens d’action en profondeur (allongement des portées des tirs indirects, durcissement des moyens de projection) » ⁽¹⁾.