Les câbles sous-marins constituent l’essentiel du réseau support d’Internet et deviennent donc des cibles stratégiques majeures. Leur vulnérabilité est une réalité des guerres hybrides actuelles. Le travail d’intelligence géospatiale devient essentiel afin de développer une stratégie maritime efficace pour surveiller ces zones sensibles.
Stratégie maritime et Intelligence géospatiale (GEOINT)
Maritime Strategy and Geospatial Intelligence (GEOINT)
Submarine cables, so essential to the internet support network, have become major strategic targets. In the context of current hybrid warfare, they are clearly vulnerable. Geospatial intelligence is becoming a vital element in the development of an effective maritime strategy for surveillance of these sensitive sites.
« (…) Silence ! Aujourd’hui, les hommes parlent dans les ordures de la dernière vase, Et une nouvelle Parole circule :
chuchotant “Soyons un !” C’était un temps, donc, où l’on pensait que des câbles uniraient le monde »
Rudyard Kipling, 1896, The Deep-Sea Cables
En dépit d’une quête permanente de modélisation et de scientificité, la stratégie navale – comme les autres domaines de la stratégie – résiste aux approches qui voudraient la réduire, et oscille invariablement entre un art difficile et une science aux nombreuses inconnues. Martin Motte, président de l’Institut de stratégie comparée (ISC), note que la guerre navale, « pas plus qu’une autre, ne peut être réduite en équations infaillibles. Elle dépend de trop nombreuses variables : géographie du théâtre d’opérations, état des technologies, rapports de force physique, moral et financier, cultures stratégiques, etc. Ce n’est donc pas in abstracto qu’il faut envisager les choses, mais dans le concret des situations particulières » (1).
La notion de stratégie a évolué : l’historien britannique Basil Henry Liddell Hart la définit comme « l’art d’employer les forces militaires pour atteindre les résultats fixés par le politique » (2). Quant à la stratégie maritime, elle recouvre « l’exploitation de la maîtrise de la mer » (3). Selon une première approche, la stratégie maritime serait donc l’exploitation de la maîtrise de la mer en vue d’atteindre les résultats fixés par le politique. À cette fin, les forces militaires ne sont plus les seuls moyens employés, dans un contexte de guerres hybrides ; il existe d’autres expressions de la conflictualité, menée par des acteurs conventionnels et non-conventionnels (4) qui prennent la forme de la piraterie, du trafic de drogue d’armes, de cyberattaques…
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