Le secteur maritime est essentiel aux activités humaines car le transport par mer assure près de 90 % des échanges mondiaux actuels. C’est un secteur fondamentalement international (offshore) et durement concurrentiel, plus attaché aux réalités économiques tangibles qu’aux idéologies. Soumis à la pression écologique comme les autres acteurs industriels, il s’est cependant engagé dans une transition énergétique vigoureuse afin de réduire drastiquement ses émissions de Gaz à effet de serre (GES), sans pour autant remettre en cause la viabilité de son modèle économique. Quels sont les enjeux techniques, économiques et juridiques de la décarbonation du maritime ⁽¹⁾ ?

Le contexte

Le transport maritime brave encore une mer houleuse, agitée par la conjoncture d’après-pandémie de Covid-19, les séquelles de la crise qui a touché les chaînes d’approvisionnement mondiales en 2021-2022, le ralentissement du marché des transports maritimes par conteneurs, ainsi que par les évolutions des itinéraires et de la structure des échanges engendrées par la guerre en Ukraine. La traversée reste mouvementée sur de nombreux plans pour le transport maritime mondial, qui se heurte notamment à des tensions commerciales et géopolitiques accrues, et doit faire face à l’évolution des modèles de mondialisation.

Qui plus est, il doit réussir sa transition forcée vers un avenir plus durable, se décarboner et passer au numérique. S’il parvient à opérer cette triple transformation, le secteur sera à même de s’adapter aux évolutions de l’environnement opérationnel et réglementaire, tout en continuant de satisfaire la demande mondiale. Il ne fait aucun doute que le principal défi est de mettre le cap sur la décarbonation tout en préservant la croissance économique. Le secteur doit trouver un équilibre raisonnable entre durabilité environnementale, conformité aux réglementations et impératifs économiques s’il veut allier prospérité, équité et résilience.