La relation transatlantique entre la France et les États-Unis a beaucoup varié au cours du XXe siècle. Il y a eu de nombreux désaccords parfois profonds comme entre de Gaulle et Roosevelt, mais le lien a toujours fonctionné, y compris après 1966. Le dialogue diplomatique et militaire a toujours prévalu, permettant de surmonter les différends.
Histoire militaire - Les aléas de la relation transatlantique au siècle dernier
Military History–The Ups and Downs of Transatlantic Relations in the Last Century
The transatlantic relationship between France and the United States was somewhat variable throughout the 20th century. There were numerous, sometimes deeply-founded disagreements, such as those between de Gaulle and Roosevelt, but the bond remained active, even after 1966. Diplomatic and military dialogue has always prevailed, allowing differences to be overcome.
Le soudain rafraîchissement de la relation transatlantique depuis la réélection de Donald Trump et surtout son installation dans le bureau ovale de la Maison-Blanche incitent à se pencher sur la nature et les variations de cette relation au cours du siècle dernier. Certes, en débarquant en France au printemps 1917, même s’il n’est pas assuré que Pershing ait réellement prononcé la phrase qu’on lui prête « La Fayette, nous voici ! », en revanche, c’est une certitude que le commandant en chef français, le général Pétain, répétait à l’envi à ceux de ses interlocuteurs qui s’étonnaient du peu d’opérations sur le front français : « J’attends les chars et les Américains ! ». Ces déclarations un peu à l’emporte-pièce ne reflétaient néanmoins pas tout à fait la réalité de la relation politique.
En juin 1944, deux jours avant le Débarquement, lorsque de Gaulle découvre les intentions alliées d’occuper plus que de libérer le territoire national, il ne peut, excédé, se retenir de lancer à un Eisenhower contrit « Vous pouvez toujours débarquer avec votre fausse monnaie, elle ne sera reconnue par personne ! ». En avril 1945, c’est sciemment que le même de Gaulle oriente de Lattre sur Stuttgart, capitale du Wurtemberg, au risque de déclencher une grave crise interalliée sachant fort bien que cette ville se situait dans la future zone d’occupation américaine, mais il était essentiel pour la suite des événements que l’armée française eût conquis une capitale allemande (1).
Au-delà de ces clichés, il y a donc lieu de mesurer l’exacte nature de la relation transatlantique à l’aune de trois situations particulièrement clivantes – les deux guerres mondiales ainsi que le retrait de la France des organismes de commandement intégrés de l’Otan –, et ce, selon une double approche, politique et militaire.
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