Cet article est le développement d'une participation au colloque « La politique de sécurité de la France en Afrique », organisé le 7 juillet 2003, dans les locaux de l'Assemblée nationale, par le Club « Participation et Progrès » présidé par M. Pierre Pascallon. L'observation de l'Afrique donne l'impression justifiée d'une insécurité croissante ; les améliorations ici sont contredites par des dégradations ailleurs ; certaines estimations recensent dix pays susceptibles de connaître des coups d'État militaires dans un avenir proche. Il faut inverser cette tendance, avec les Africains, pour permettre le développement de ce continent, mais aussi pour éviter qu'une Afrique en crise ne devienne une menace pour l'équilibre des sociétés européennes. Le problème est urgent et la mise en oeuvre d'une politique volontaire s'impose.
La paix en Afrique : passer du rêve à l'espoir
Depuis des années, le problème de la paix en Afrique préoccupe les Africains, bien sûr, mais aussi tous ceux qui portent intérêt à ce continent ou qui, tout simplement, s’inquiètent, et ils ont raison, des conséquences directes et indirectes de ces conflits sur l’équilibre de leurs propres sociétés. Il y a manifestement deux écoles, celle des amis, qui ont souvent tendance à exalter ce qui va bien, masquant les insuffisances, et celle des hostiles qui exagèrent les éléments défavorables et prônent le désengagement. Ces deux attitudes sont également négatives ; elles conduisent à démotiver les aides possibles : en effet, il ne sert à rien de soutenir un pays en bonne santé ni d’engager des efforts en sachant qu’ils n’auront aucun effet positif.
Dans les débats sur ce sujet, il faut privilégier la réalité, telle qu’elle est constatée ou déduite d’études les plus sérieuses possibles. Cette approche suppose, bien entendu, un grand souci d’objectivité et beaucoup de modestie ; deux conditions qu’il n’est pas toujours facile de satisfaire tout en restant de bonne foi.
Le rêve d’une Afrique unie et en paix est ancien ; il date, chez certains hommes politiques africains, d’avant les indépendances. S’il n’a rien produit de concret, il a néanmoins créé une aspiration des peuples qu’il convient de transformer en espoir. Il faut s’attacher à prendre en compte les contraintes, incontournables aujourd’hui, et rechercher les actions qui peuvent accompagner, renforcer, consolider les efforts des Africains pour atteindre cet objectif. La nouvelle politique africaine de la France doit se réinscrire dans cette préoccupation.
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