Les crises et les conflits qui ont affecté l'Afrique ces dernières années ont constitué un obstacle majeur à son développement. Cette prise de conscience édifie aujourd'hui la base d'une mobilisation nouvelle, dynamisée par des initiatives des Africains eux-mêmes. Ce qui induit les partenaires du continent à adapter en conséquence leurs moyens d'intervention en s'efforçant de répondre aux initiatives africaines. C'est dans cet esprit que la communauté internationale s'est lancée aux côtés de l'Afrique dans cette recherche de la paix et de la stabilité, conditions sine qua non de son développement.
Sécurité collective et développement en Afrique
Sur les 53 États du continent africain, près d’une vingtaine (tous situés dans la partie subsaharienne) ont été ou sont encore en proie à des crises politiques ou à des conflits. Au-delà des drames humains qu’elle provoque, cette instabilité politique entrave fortement les chances de développement du continent. En raison de ses liens anciens et étroits avec l’Afrique, la France est depuis longtemps attentive à cette situation et n’a pas ménagé ses efforts pour y apporter des solutions et sensibiliser la communauté internationale. Cette dernière, après une période de relative indifférence ou de résignation, a pris la mesure du défi. Elle multiplie désormais les réflexions sur les moyens de conjurer ce qui a trop longtemps été considéré comme une fatalité.
La sécurité aura été tout au long de l’année 2003 au cœur des réunions internationales consacrées à l’Afrique, au Sommet du G8 à Évian (1-3 juin), au Comité du développement de la Banque mondiale à Dubaï (22 septembre), à la 58e session de l’Assemblée générale des Nations unies à New York (ouverte le 23 septembre), à la 3e Conférence internationale de Tokyo sur le développement en Afrique (29 septembre-1er octobre).
Les Africains eux-mêmes ont intégré ce débat au sein de leurs propres organisations. Le 2e Sommet de l’Union africaine (UA) à Maputo (10-12 juillet) a souligné le besoin d’établir rapidement le Conseil de paix et de sécurité de l’organisation (1). Le Nouveau partenariat pour le développement de l’Afrique (Nepad), que la France soutient activement, joue un rôle décisif dans cette nouvelle approche. Son texte fondateur affirme en effet que « la paix et la sécurité sont les conditions nécessaires du développement » (2).
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