L’histoire des relations entre les peuples est marquée par l’usage de la force. L’une des difficultés rencontrées pour fonder des relations de nature nouvelle vient de ce que, même lorsque les faits de puissance relèvent du passé, ils continuent de peser lourdement sur le présent. Ils contribuent de façon substantielle à forger la psychologie des peuples, leur culture, leur perception d’eux-mêmes et des autres. C’est là une source importante de malentendus et de conflits. Il conviendrait, afin de pacifier les esprits, d’œuvrer pour réaliser la convergence des perceptions, notamment, en écrivant ensemble l’histoire commune.
La perception de l'autre, source de malentendus et de conflits
Comment, habituellement, perçoit-on l’autre ? Par un phénomène inconscient, nous attendons de l’autre qu’il nous renvoie une image fidèle de nous-mêmes. Il s’agit d’une relation en miroir. C’est ainsi que se réalise le phénomène d’identification qui déclenche, notamment, des sentiments de sympathie. En revanche, si l’autre est différent, il nous renvoie une image altérée de nous-mêmes. Cela peut provoquer chez nous de l’anxiété, parfois de l’angoisse, ce qui entraîne une mise à distance de l’autre pouvant aller jusqu’au rejet. Dans ce cas, l’autre est perçu par notre inconscient comme une menace et nous érigeons, pour nous protéger de lui, des défenses psychologiques, symboliques ou réelles.
La perception que nous avons de l’autre induit des comportements à son égard. Cela va provoquer chez lui des réactions, des conduites vis-à-vis de nous. C’est ainsi que s’enclenche le mécanisme de la méfiance réciproque, des malentendus pouvant mener à des conflits. La méfiance et les malentendus sont au cœur même de la relation humaine et, en ce domaine, il en va des peuples comme des individus. En effet, il existe une psychologie collective, une psychologie des peuples. Chez ces derniers, à la problématique de la relation en miroir particulièrement complexe, viennent s’ajouter les traumatismes liés à l’histoire. Il s’agit d’évènements tragiques ayant provoqué des traumatismes individuels et collectifs. Ces évènements expliquent pour une large part les mentalités des peuples et les politiques menées par les États.
Pour illustrer cette analyse, il sera traité ici des relations entre le monde musulman et l’Occident. Il sera fait référence en conclusion aux relations entre le judaïsme et l’islam.
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