La cinquième édition de l’annuaire stratégique, publié en anglais par le Collège de défense suédois (en commun pour la première fois cette année avec son homologue finlandais), est un outil fort précieux pour mieux comprendre les enjeux de sécurité auxquels ces deux pays nordiques doivent faire face dans le monde de l’après-guerre froide.

Cette année 2004 représente une étape cruciale pour la Finlande et la Suède car des décisions de première importance vont être prises dans de nombreux domaines liés à la sécurité et la défense. La mise en place d’une nouvelle organisation de défense nationale (la publication d’un Livre blanc est prévue prochainement en Finlande), leur rôle dans l’organisation de sécurité européenne, qui se met progressivement en place, ou la question de l’adhésion ou non à l’Otan (en particulier en Finlande) sont des sujets qui se trouvent placés en bonne place sur les agendas des dirigeants de ces deux États dont l’influence internationale est, historiquement, inverse à leur taille géographique et à leur faible population.

Divisé en quatre parties, cet annuaire, qui a bénéficié de la collaboration d’experts de haut niveau, décrit respectivement les problèmes de sécurité au sens large (la Britannique Alyson JK Bailes, par exemple, analyse le rôle et la place des deux pays dans le système de sécurité européen en voie de constitution), les questions spécifiques de sécurité et de défense posées en Suède et en Finlande (comme la coopération nordique en matière de matériel de défense), les analyses par des spécialistes allemand, russe et polonais sur ces questions et la synthèse concernant les défis auxquels les décideurs finlandais et suédois doivent faire face dans les domaines de défense et de sécurité, avec en arrière-plan l’Union européenne et l’Otan.

En lisant ces différentes contributions, on reste néanmoins frappé de voir à quel point cette région septentrionale d’Europe a connu un changement d’une incroyable magnitude depuis la chute de l’URSS en matière de sécurité et de défense. Avec l’élargissement de mai 2004, en particulier avec les trois États baltes et la Pologne, elle est plus que jamais une région cruciale pour l’avenir de l’Union européenne et des relations de cette dernière avec la Russie. ♦