Auteur d’un ouvrage étonnant J’irai jusqu’au bout du monde : une vie avec les chevaux, Jacqueline Ripart a décidé de consacrer son existence au plus noble ami de l’homme. Aujourd’hui, elle tente de sauver de l’extinction la race kirghize des petits chevaux de montagne, réputée pour son endurance, son flegme et sa sûreté sur les pentes les plus abruptes. Un album photo consacré à cette merveille de la nature vient couronner avec beaucoup de bonheur quatre années de recherches menées à pied, à cheval et en voiture jusqu’au tréfonds des Monts Célestes par cette cavalière émérite.
Parmi les livres - Kirghizistan, terre des chevaux célestes
Jacqueline Ripart récidive ! Après cinq ouvrages consacrés à la gent chevaline voici qu’elle nous livre chez Arthaud un album photographique particulièrement réussi sur le Kirghizistan, terre des chevaux célestes (1).
Bien sûr, nous ne suivrons pas notre amie quand elle utilise à longueur de pages et jusque dans le titre le vocable barbare de Kirghizistan « parce que c’est l’appellation reconnue par le Larousse ». Sans incriminer Jacqueline, j’y retrouve cette capacité bien française à compliquer, intellectualiser et en fin de compte enlaidir une réalité, en l’occurrence toute simple et joliment appelée Kirghizie : un pays ouvert, franc du collier, montagnard au meilleur sens du terme. Parmi tous les « stan » plus ou moins patibulaires qui l’entourent — à commencer par l’Afghanistan — ce cœur de l’Asie centrale mérite d’autant plus le féminin que les femmes y sont charmantes et, de plus, douées de caractère.
Disons-le tout net, beaucoup plus que la Kirghizie ou son peuple, le cheval est l’obsession, le « dada » de Mme Ripart. Pourquoi cette pianiste de renom a-t-elle un jour fermé son clavier et s’est-elle lancée dans une défense éperdue du plus noble ami de l’homme intitulant son premier livre J’irai jusqu’au bout du monde : une vie avec les chevaux (2) ? Mystère… Mais nous en profitons car, dès que l’objectif de Jacqueline croque — je dirais même caresse — un cheval, le résultat vous transporte. Par-delà tous les paysages grandioses ou l’intérieur intimiste des yourtes, la photographie que je préfère est le portrait extraordinaire de noblesse et d’expressivité d’un étalon bai à la crinière bien sage : l’un de ces petits chevaux kirghizes dont l’auteur essaye à juste titre d’éviter la disparition.
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