La désaffection croissante de la lecture à partir de l’adolescence est un phénomène inquiétant, dû probablement à la concurrence des médias qui empruntent l’écran pour support ⁽¹⁾. Cette perte d’intérêt incite les éditeurs à s’adresser aux enfants de plus en plus jeunes dans un but commercial, tout autant que pédagogique.

Or certaines questions, abordées dans la littérature pour adolescents, sont restées longtemps absentes des ouvrages proposés aux enfants de moins de 11 ans. C’est le cas de la philosophie et de la géopolitique, réputées difficiles d’accès aux tout jeunes. Depuis peu, des éditeurs, comme Magnard ou Nathan, ont publié des textes visant à sensibiliser à la philosophie les lecteurs des classes primaires. Depuis sa création en 2004, la collection « Philozenfants » de Nathan comporte quatre titres. Défi commercial et aventure intellectuelle tout à la fois, l’élaboration de ces livres a rencontré et surmonté des difficultés pédagogiques particulières.

Une entreprise similaire pourrait-elle être tentée dans le domaine géopolitique ? Il serait naturellement intéressant d’éveiller aux relations profondes entre les peuples des lecteurs qui, par ailleurs, baignent dans un univers surinformé et reçoivent passivement des échos de l’actualité internationale. Cet objectif requerrait toutefois l’utilisation d’une didactique adaptée.