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  • Revue n° 689 Août/Sept 2006
  • États de violence. Essai sur la fin de la guerre

États de violence. Essai sur la fin de la guerre

Claude Le Borgne, « États de violence. Essai sur la fin de la guerre  » Revue n° 689 Août/Sept 2006 - p. 209-210
Auteur(s) de l'ouvrage : Frédéric Gros Gallimard, 2006 ; 310 pages

États de violence. Essai sur la fin de la guerre

On ne sait si ce livre, paru en début d’année, figure déjà dans les bibliothèques de nos écoles de guerre ; lesquelles ne s’appellent plus ainsi. On le souhaite et on recommande sa lecture à tous ceux qui exercent encore le métier des armes. Certes, le titre est trompeur. Seules l’introduction et la conclusion parlent de la fin de la guerre et des « états de violence » qui la remplacent. L’auteur s’en explique : il convoque la guerre disparue pour un « baroud d’honneur ». Il eût pu trouver meilleure justification. La guerre est à ce point une vieille lune que nul, bientôt, ne comprendra qu’elle ait si longtemps brillé au firmament de l’humanité. Bonne occasion de la remettre en mémoire et de mesurer en même temps la grandeur de l’événement : oui, la guerre a disparu !

La guerre, non la violence. Aussi faut-il d’abord dire de quoi l’on parle. « Le conflit armé, public et juste », voilà ce qui n’est plus. Ainsi définie, la guerre classique nous est offerte en ses trois dimensions, éthique, politique, juridique. La première partie est la plus riche des trois. Et pour cause : guerroyer, c’est, selon la belle formule moyenâgeuse, « mettre son corps en aventure de mort ». La formule peut choquer aujourd’hui, tout s’en suit pourtant et d’abord ce que l’auteur appelle « les vertus martiales ». L’honneur est la première, qui s’enracine en chevalerie, où l’on se bat entre gens du même monde. L’indomptable fermeté ensuite, bataille rangée et « morale citoyenne ». L’obéissance aussi, par laquelle la guerre est disciplinée puis rationalisée en stratégie, « savoir sublime ». Le sacrifice encore, pour Dieu, le roi ou la patrie. Mais il est une cinquième vertu, bien redoutable et qui s’exprime par un cri rageur : « en finir ! » ; en finir avec l’ennemi, qu’il faut anéantir, en finir avec la guerre, qu’il faut bannir une fois pour toutes : voici venir la guerre totale.

La deuxième partie, « Enjeux politiques », est la plus courte, non la moins importante. C’est que la guerre « fait exister les États » et maintient leur pouvoir. « Dans un monde privé de la perspective de la guerre, dit Carl Schmitt (et tout aujourd’hui lui donne raison), les gens ne seront plus jamais ensemble ». La guerre est un rude mentor, la méchanceté des hommes son postulat, l’ordre intérieur une nécessité, et le décideur, aux heures tragiques, un personnage sacré.

La troisième partie, « Le cadre juridique », foisonne à nouveau, et bien au-delà de ce que son titre annonce. Loin d’opposer la guerre au droit, opposition trop facile, l’auteur rappelle que la guerre est fondatrice de droit ; chaque guerre est un procès et la bataille son tribunal. Pour autant, le sort des armes ne saurait occulter la cause : il n’est de bonne guerre que juste, et les théologiens en ont longuement débattu. Saint Thomas juge que « l’intention droite » du souverain est condition de la juste guerre. Cajetan va plus loin, pour qui la juste cause ne saurait être soutenue que par un « État parfait ». Fondatrice de droit, juste, la guerre doit encore être « loyale », ce qui ne résulte que de la volonté des hommes. La guerre se déclare, elle se conclut. On n’y fait pas n’importe quoi et en ce sens elle peut être juste des deux côtés. Certes, on fut souvent loin du compte et Carl Schmitt, encore, ne voit de bonne guerre en Europe qu’entre deux parenthèses : après les guerres de religion, et avant l’apparition des techniques modernes de destruction.

La vraie et terrible guerre ainsi autopsiée, on comprend que l’auteur se contente de décrire la situation actuelle en une brève conclusion. Tout, en effet, a été dit sans l’être : notre époque s’y lit « en creux ». La guerre a disparu, avec ses constituants classiques (stratégie définie, champs de bataille, temps pour la guerre et temps pour la paix). Plus de morale : avec l’acte terroriste, les bandes armées, mais aussi les missiles intelligents, « la mort ne s’échange plus, elle se distribue, se sème, se calcule ». Plus d’enjeux politiques : l’ingérence, autrefois interdite, devient un devoir, commandé par « la pitié bavarde des voyeurs ». Plus de droit : l’image, partout répandue, le remplace.

Bref, la fin de la guerre est établie. Va-t-on la regretter ? Il se peut, à observer les « états de violence » qui en tiennent lieu. Ceux-ci sont sans doute moins meurtriers, ils ne sont pas moins cruels. C’est que, dissertant des raisons qu’ont les hommes de s’entre-tuer, l’auteur rappelle la principale : le plaisir qu’ils y prennent. Retour au Moyen Âge : « C’est joyeuse chose que la guerre. On s’entr’ayme tant à la guerre. Quand on voit sa querelle bonne et son sang bien combattre, la larme en vient à l’ueil ». ♦

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