Le domaine maritime a, de tout temps, été à la fois un espace de liberté et un espace chargé de menaces. On a eu tendance à la fin du XX^e siècle à ne considérer que l’espace de liberté ; les événements du début du XXI^e siècle nous ont rappelé les menaces.

Il vient immédiatement à l’esprit les menaces terroristes : l’attaque du pétrolier Limbourg en est une illustration. Il y a bien évidemment les menaces sur la souveraineté ; il y a en a d’autres, d’un périmètre plus limité mais qui concourent à créer une atmosphère d’insécurité aux approches maritimes : l’immigration clandestine, les trafics illicites, la piraterie, ainsi que des menaces contre l’écosystème des océans, liées au trafic marchand, à la pêche, aux pollutions (de triste mémoire Erika, Prestige, Amoco Cadiz, dégazages divers etc.) ou aux catastrophes naturelles.

La politique maritime en France et en Europe

Faute de pouvoir s’intéresser aux menaces de souveraineté qui restent du domaine régalien, l’Union européenne porte aujourd’hui un intérêt particulier aux problèmes de sécurité et de sûreté ; elle élabore en ce moment la politique maritime de l’Europe, et prévoit d’allouer dans le prochain budget de l’Union des fonds pour la recherche et le développement dans ce domaine. Dans un deuxième temps, elle financera l’acquisition de moyens, qu’elle mettra à la disposition partagée des divers États, car ceux-ci n’ont plus aujourd’hui la capacité financière de s’équiper en totalité avec des moyens propres.