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  • Revue n° 691 Novembre 2006
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Dangerous Nation

Jean-Philippe Immarigeon, « Dangerous Nation  » Revue n° 691 Novembre 2006 - p. 160-161
Auteur(s) de l'ouvrage : Robert Kagan Alfred A. Knopf, 2006 ; 527 pages

L’avantage d’une recension d’un ouvrage de Robert Kagan, un des ténors néoconservateurs américains, est qu’il est inutile de présenter l’auteur, rendu célèbre en France par son ouvrage Paradise and Power à la réputation un peu surfaite, maïs qui eut le mérite de poser clairement le problème : les États-Unis et l’Europe sont-ils dans le même monde et la même civilisation ? La réponse négative de Robert Kagan n’a toutefois pas été comprise, comme reste ignoré le fait qu’il ne fait qu’exprimer l’opinion des Américains, totalement étrangers aux discours convenus sur un supposé partage de valeurs communes.

Le dernier ouvrage de Robert Kagan, première partie d’une somme en deux volumes qui balaie la politique étrangère américaine des origines à la guerre contre l’Espagne, risque d’être de nouveau délibérément compris de travers par ceux qui ne parviennent pas à faire leur deuil du mythe américain. Le titre pose déjà problème. Provocation ? Second degré ? Regardez, pourrait dire Robert Kagan, comme nous sommes dangereux, puisque le disent et l’écrivent tous les imbéciles dont l’anti-américanisme est la religion, si l’on en croit un récent article du chef de file des atlantistes français. Imbéciles peut-être, mais non sans fondement, et l’auteur tente d’expliquer pourquoi, à tort ou à raison, les autres nations, monarchiques avant-hier, autocratiques hier mais aussi autrement démocratiques, voient les États-Unis comme une nation dangereuse pour elles.

On devinera ici une satisfaction non dissimulée de la part du recenseur qui a titré son récent ouvrage, dont il est fait par ailleurs critique dans le présent numéro de la revue : Pourquoi la vieille Amérique va perdre sa guerre contre le reste du monde. Même si l’on peut douter que, dans le second tome qui l’amènera à la période contemporaine, Robert Kagan anticipe lui aussi un échec, il n’empêche que, dès les premières lignes du chapitre introductif, il déroule le fil rouge d’une thèse semblable : les Pilgrims du Mayflower ont bien quitté en 1620 une Europe de l’Humanisme qui ne leur convenait plus, mais pas pour s’en isoler définitivement. La Nouvelle Jérusalem n’était dans leur esprit qu’une base de départ de la reconquête d’une Europe pervertie par le libre arbitre, au grand désespoir des intégristes réformés, même si, précise Robert Kagan, cette reconquista a semblé se perdre très rapidement dans la nécessité de coloniser un continent immensément riche. Pourquoi, après tout, s’occuper de la « vieille Europe », et ne pas la laisser à ses turpitudes, dès lors que les promesses de refondation sont si prometteuses dans le nouveau monde ? C’est finalement ainsi que l’ont vu par la suite tous les autres immigrants. Certes, mais l’idée de reconquista sous-tend, consciemment ou non, toute la politique américaine qui est, depuis 1750, ni plus ni moins qu’une politique de puissance et d’expansion. La guerre contre les Français puis la révolte des Insurgents ne constituent qu’une seule et même guerre, la première d’une interminable série pour l’espace vital qui continue en Irak. Et depuis cette date les États-Unis n’ont de cesse de s’aménager une place de plus en plus vaste et sécurisée dans le monde.

Il est impossible ici de détailler l’ouvrage, d’autant qu’il faut, comme dans tous ces essais anglo-saxons dont la structure déroute nos esprits trop ordonnés, aller à la pêche aux informations. Relevons qu’on y parle beaucoup de la France, et nos compatriotes ignorent qu’effectivement nous avons joué, entre 1754 et 1798, un rôle déterminant dans le positionnement idéologique de la nouvelle république, non comme modèle mais comme repoussoir. Hamilton et les Fédéralistes le dirent très clairement : les États-Unis ne sont pas là pour inventer du neuf comme la France, mais pour retrouver les valeurs ancestrales bafouées par la crise des monarchies et des Lumières européennes. Et le discours reste le même depuis deux siècles. Ainsi, lorsque Hamilton ridiculisait la francophilie de Jefferson de n’être qu’une pulsion féminine (« womanish affection »), on a déjà, avec deux siècles d’avance, les injures sexistes voire homophobes que les aboyeurs de Fox News déversent sur nous, mais également sur tous ceux qui ont le tort de « penser français ».

Bien sûr, derrière la guerre américaine il y a des valeurs ; mais quelles sont-elles ? On comprendra une nouvelle fois en parcourant l’ouvrage de Robert Kagan qu’elles ne sont pas les nôtres ; et l’Amérique n’est définitivement pas la pionnière d’une marche inéluctable vers un nouveau type de société. Si modèle américain il y a, et il fascine le monde entier depuis deux siècles, il est propre à cette puissance militaire, diplomatique, industrielle et financière que sont les États-Unis d’Amérique, devant laquelle les autres nations n’ont, comme les Amérindiens autrefois, qu’à se soumettre ou se démettre. C’est bien un enterrement de première classe que les néoconservateurs font à notre cher Tocqueville depuis dix ans, ou plutôt à tous ceux qui s’obstinent dans l’exégèse convenue de l’illustre vicomte normand.

En conclusion, si l’on veut comprendre l’Amérique d’aujourd’hui mais également de toujours, il faut lire Robert Kagan ; mais le lire « de l’intérieur », pas avec ce parti pris faussement tocquevillien dont nos élites ne parviennent pas à se départir et qui fait que, depuis 2001, elles passent systématiquement à côté de la réalité dans l’attente du retour d’une Amérique qui ne reviendra plus, et dont Robert Kagan lui-même nous dit qu’elle n’a sans doute jamais existé que dans l’esprit de ces mêmes Européens. ♦

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