Équipe de visite du Ventôse

Quatre tonnes de cocaïne ont été saisies, le 15 novembre 2006, au large des Antilles, grâce à des moyens de la Marine nationale. Cette saisie a été réalisée à bord du Cuidad de Oviedo, un vraquier battant pavillon panaméen, avec quatorze hommes à son bord. Fruit d’une traque acharnée et d’une coopération exemplaire avec les alliés et les autres administrations, c’est la plus importante saisie jamais réalisée par la Marine nationale.

La capture

Le samedi 11 novembre, la frégate de surveillance Ventôse, un avion de patrouille maritime Atlantique 2 et des commandos marine approchent le Cuidad de Oviedo, un cargo vraquier panaméen, suspecté grâce à des renseignements interalliés. Il est intercepté dans la nuit. L’équipe de visite du Ventôse, montée à bord afin d’effectuer une enquête de pavillon, reçoit bientôt l’autorisation de fouiller le bâtiment, après accord des autorités panaméennes, conformément aux dispositions de la Convention de Vienne (art. 17).

L’opération est dirigée depuis le centre des opérations interarmées de l’amiral Commandant supérieur des forces armées des Antilles et sous l’autorité du préfet de la région Martinique, délégué du gouvernement pour l’action de l’État en mer dans la zone Antilles. La prise de contrôle se déroule sans incident. Le navire fait 130 mètres de long et déplace environ 20 000 tonnes. Ballasts, cales, traverses, conduits d’échappement… le « client » est consciencieusement fouillé par l’équipe de visite, soutenue à distance par les douanes françaises. L’équipage du vraquier panaméen se plie de bonne grâce à ces recherches poussées.

En quatre jours, la quasi-totalité des locaux du bâtiment ont été ainsi passés au crible. Des éléments de suspicion apparaissent rapidement. Le bâtiment semble avoir été récemment modifié, car des locaux sommairement aménagés et non répertoriés ont été ajoutés. Les jours suivants, d’autres indices sur une capacité en gazole en partie inexploitée, corroborent les précédents, grâce aux « guides de lutte contre le narcotrafic » du centre interministériel de formation antidrogue (Cifad). Les recherches se poursuivent donc à proximité des soutes à gazole. Des dispositions sont prises pour éviter que l’équipage se rende compte de l’avancée de ces recherches. Le 15 novembre enfin, un accès situé sur le fond de la soute est détapé : les marins y découvrent un volume important de cocaïne. Quatre tonnes, soit 16 millions de doses.

La lutte contre le narcotrafic

La coopération internationale et interministérielle s’est renforcée notamment dans la zone Antilles où la lutte contre le narcotrafic constitue l’action principale de la Marine :

– coopération interministérielle accrue, grâce à des liens plus étroits avec l’office central pour la répression du trafic illicite des stupéfiants (OCRTIS) installé au sein de la base navale de Fort-de-France, et les douanes ;
– coopération internationale consolidée en matière de commandement ou de coordination, d’échange de renseignement. Dans ce cadre, les moyens français sont placés sous commandement tactique américain pour la phase d’identification et de recherche.

Les actions de lutte contre le narcotrafic se sont particulièrement développées en cinq ans. Vingt-cinq tonnes de produits stupéfiants ont été saisies par la Marine depuis 2001 et une trentaine de bateaux détournés. ♦

Brèves Marine n° 52,
28 novembre 2006