Les résultats peu probants de la plupart des sorties de crise en Afrique et ceux, mitigés, de l’aide actuelle au développement, à caractère plutôt humanitaire, incitent à imaginer des systèmes mieux adaptés à la réalité. Une équipe interministérielle française travaille à promouvoir un instrument de sortie de crise et de développement s’inscrivant dans le long terme. Il s’agit d’un service civique de développement. S’inspirant des expériences françaises de formation de jeunes, mais aussi de celles qui sont actuellement menées en Afrique, l’objectif est de permettre à la jeunesse africaine de devenir ou redevenir ce qu’elle devrait être : l’atout majeur de développement du continent.
Une spirale vertueuse pour l'Afrique ?
A virtuous spiral for Africa?
The somewhat unconvincing results of most crisis resolution efforts in Africa, and the mixed results from current development assistance projects, suggest that systems better adapted to present-day realities need to be thought out. A French interministerial team is working on a tool for crisis resolution and development as a long-term solution: a civic development service. Based on French experience in youth training, but also schemes currently in hand in Africa, the aim is to allow the youth of Africa to become, or become once again, what it should be: the continent’s number one asset.
À l’initiative de la mission dirigée par Pierre-André Wiltzer, ancien ministre, Haut représentant pour la sécurité et la prévention des conflits, une étude est actuellement menée, en liaison avec différents organismes publics et privés, visant à la création, dans les pays africains qui le souhaiteraient, d’un service civique de développement.
Ce dispositif pourrait s’adresser en priorité à deux catégories de pays : les plus pauvres et donc menacés par l’instabilité, dans le cadre d’une politique d’aide au développement (volet prévention des conflits) ; ceux qui sortent de crise, pour compléter et renforcer l’efficacité des processus de réinsertion.
La nécessité d’agir bénéficie actuellement d’une « fenêtre d’opportunité »
La question de la jeunesse africaine, sujet central du dernier sommet Afrique-France de Bamako, doit constituer une priorité dès lorsque l’on veut agir au profit de l’Afrique : les moins de vingt ans représentent plus de 60 % d’une démographie en pleine expansion, s’entassent dans les grandes métropoles, sans activité pouvant leur offrir une véritable insertion dans la société ; cette jeunesse est à la fois la première victime de l’instabilité du continent et la première actrice des crises qui le traversent. Ce phénomène est dramatiquement illustré par la question des « enfants soldats » dont la dénomination officielle « Enfants associés aux forces et groupes armés » (EAFGA), prend plus globalement en compte les jeunes garçons et filles enrôlés par les milices et bandes armées. Cette jeunesse qui devrait constituer la force vive des États africains se retrouve donc le plus souvent sans repère, ni perspective d’avenir sinon ceux de survivre par le monde des armes ou celui de l’émigration.
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