L’Afrique n’est pas seulement un cortège de réfugiés, et une succession de crises, Elle a mille et un visages et enregistre depuis trois ans une croissance se situant entre 4 et 5 %. Les exemples de réussite sont réels, au nord du continent (Tunisie, Égypte) et au sud Botswana, Afrique du Sud, qui accueillera la coupe du monde de football en 2010. L’Afrique décolle, elle ne se borne pas à vendre ses matières premières minérales ou ses énergies fossiles. Il faut sortir du pessimisme africain, investir dans l’homme, et les nouvelles technologies de communication, tirer un meilleur parti du riche réseau des organisations régionales. Des secteurs devraient être mieux soutenus, comme celui des chemins de fer, des ports, de la navigation fluviale. Les raisons d’espérer demeurent. Des nouvelles générations, mieux éduquées et formées reviennent investir en Afrique.
Parmi les livres - L'Afrique
La physionomie de l’Afrique a été modifiée par son expansion démographique (110 millions d’habitants en 1900, 906 millions en 2005), croissance d’abord urbaine (+ 7 % par an). L’image, des villages, à la vie rythmée par les récoltes ou les fêtes traditionnelles, s’estompe. Bernard Nantet, journaliste et écrivain, chargé de la formation des journalistes en Afrique, livre un Dictionnaire de l’Afrique, Histoire, Civilisation, Actualité (Larousse, 2006, 314 pages), outil de savoir aisément accessible. D’Abel, premier australopithèque vivant en milieu arboré, trouvé au Tchad en 1995 à Zulu « ceux du ciel », petit clan de pasteurs devenu une puissante nation, la liste des entrées est conséquente.
Les historiens africains, réunis en leur troisième Congrès à Bamako, se sont demandé pourquoi l’Afrique des ports, et des caravanes a tant de mal à s’insérer dans la mondialisation ? (Les historiens africains et la mondialisation ; Éditeurs Issiaka Mandé et Blandine Stefanson, préface de Doulaye Konaté, Karthala, 2005, 400 pages). L’une des explications est liée à l’environnement : en un siècle, la Côte d’Ivoire a perdu les deux tiers de sa forêt. Partout, le désert est en marche (50 000 km2 par an), montée en puissance de l’économie populaire, rapports entre propriété et production, évolution du statut foncier, expériences africaines d’intégration, autant de thèmes débattus avec le rôle des langues comme le swahili, trait d’union à l’est du continent, la place des religions, l’évolution des mentalités. C’est en mieux se connaissant, en tirant profit de ses traditions, que le continent se projettera dans l’avenir. Léopold Sédar Senghor, noir, français et africain, comme le caractérise Janet G. Vaillant, dans sa bibliographie (Karthala, 2006, 448 pages). L’auteur, révèle une partie de la correspondance inédite de cet homme d’État exemplaire, ce sage, qui s’est retiré avec dignité en 1980, ce penseur qui fait figure de phare ; missives qui couvrent tant de thèmes : communauté rurale et terre, humanisme, voie africaine du socialisme, négritude, civilisation de l’universel.
Le kaléidoscope africain
Sylvie Brunel, professeur de géographie du développement à l’Université Paul Valéry de Montpellier, dans L’Afrique dans la mondialisation (Dossier n° 8048 de la Documentation française ; 2006, 64 pages) met l’accent sur l’Afrique plurielle. Continent de 30 millions de km2 d’une grande diversité climatique : il se situe pour près de la moitié au-dessus de 1 000 mètres. Aux côtés d’États faméliques, les pays du Maghreb, l’Égypte, le Botswana, l’Île Maurice, l’Afrique du Sud sont des pays émergents. Les puissances, à la suite de la France, ont compris que l’Afrique ne saurait être abandonnée à son sort, sous peine de devenir un foyer de crises, une source d’immigration ou de transmission de divers fléaux, d’où l’accroissement des flux d’aide, l’effacement massif de la dette africaine. L’Afrique doit relever deux défis : mettre fin au désordre institutionnel, caractérisé par l’existence de plus de 200 organisations de coopération régionale (sur les 53 pays africains, 26 sont membres de deux communautés économiques régionales différentes et 20 sont en effet membres de trois), assurer un avenir aux jeunes qui constitueront près de la moitié des 900 millions d’Africains.
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