Ces dernières années l’organisation de nos soutiens d’armées a profondément évolué après la dégradation de la disponibilité des matériels militaires au cours de l’exécution de la loi de programme 1997-2002. Des mesures de redressement ont été à l’origine de la création vers 2001 de plusieurs directions et structures de milieu.

Aujourd’hui, de nouvelles contraintes sont apparues, qui imposent une évolution de nos structures existantes. Alors que le format des armées est amené à se rétracter dans les années à venir, ces contraintes se rassemblent autour de la maîtrise des coûts, des risques et des investissements et autour de nouvelles exigences européennes, comme le contrôle de la navigabilité des aéronefs d’État, ainsi que d’exigences nationales liées à la réforme de l’État par exemple. Plusieurs voies sont possibles. Il s’agit de faire ressortir, à partir de quelques exemples de l’histoire du ministère et d’une comparaison des soutiens de nos principaux partenaires, des particularités qui détermineront les voies de progrès les plus adaptées. Comme ses principaux partenaires, la France devra s’engager vers un processus de transformation concerté de sa logistique militaire, sans nécessairement procéder à des regroupements massifs et centralisés qui pourraient nuire à sa réactivité.

Un peu d’histoire

Dans notre pays, l’administration du ministère de la Défense et le pouvoir de l’armée ont fait l’objet depuis plusieurs siècles de débats passionnés. Au XVII^e siècle, le pouvoir du ministre s’impose au détriment de celui des commandants en chef, qui gardaient jusque-là, le loisir de disposer des hommes et des approvisionnements de l’armée au gré de leur volonté. C’est la victoire de Louvois sur Turenne.