Le système de défense antimissiles balistiques (Ballistic Missile Defense, BMD) des États-Unis est une réponse limitée aux menaces grandissantes de ce type. Aujourd’hui encore, ce système ne peut défendre que les États-Unis contre une attaque de longue portée. En effet, il n’est pas apte à fournir à l’Europe une défense similaire contre des attaques provenant du Moyen-Orient. Or, les États-Unis peuvent offrir à leurs alliés européens une protection contre une attaque de missiles à longue portée, en déployant le système américain en Europe centrale. Ces avantages du bouclier antimissiles complèteraient les futurs systèmes de défense de l’Organisation du Traité de l’Atlantique Nord (Otan), ainsi que les systèmes de défense déployés par nos alliés. Tous ensemble, ces déploiements fourniront la couverture complémentaire requise pour une défense antimissiles plus forte. Sans l’option de défense, les victimes d’attaques n’ont comme réponses que de la « préemption », de la rétorsion ou de la capitulation.
L'option de défense
The defence option
Ballistic missiles carrying even a single nuclear, chemical, or biological payload can potentially cause catastrophic damage to a country. The US ballistic missile defence system is a limited response to the growing threats posed by ballistic missiles of all ranges, yet today it can defend only the United States against long-range attack. It is not capable of providing Europe a similar defence against intermediate- and long-range ballistic missiles attacks from the Middle East. The United States can offer its European allies protection from long-range ballistic missile attack by forward deploying elements of the US system in Central Europe. These missile defence assets would complement future NATO missile defence systems and those deployed by allies. All together this deployment would provide the complementary coverage required for a stronger missile defence. Without the option of defence, victims of attack are left with only pre-emption, retaliation or capitulation as a response.
Tout dirigeant militaire ou analyste de défense vous dira qu’un gouvernement a essentiellement quatre options pour arrêter une attaque. Il peut soit capituler (et céder aux exigences de l’agresseur, ce faisant subir peut-être des pertes) ; soit frapper de façon « préemptive » (et supprimer la source de la menace) ; soit riposter, dès lors que la dissuasion a échoué (et accepter les pertes et dommages causés par l’agression) ; soit se défendre activement contre l’attaque. Toutes ces options ou leurs combinaisons peuvent fonctionner, avec des points de compromis différents et des degrés de succès variables. Paradoxalement, l’arme qui pourrait faire le plus mal aux populations aux États-Unis et en Europe est la seule arme contre laquelle nous sommes le moins protégés. Un missile balistique même à charge unique (nucléaire, radiologique, chimique ou biologique) peut causer des dommages catastrophiques à un pays, tuer des milliers de personnes, ruiner l’économie et causer une importante dislocation de la société. Certes, nous avons bien progressé dans la construction de nouvelles défenses contre cette menace, à un rythme sans précédent. Pourtant, beaucoup reste à faire. Aujourd’hui, les principales options dont nous disposons dans la plupart des situations restent la capitulation, la « préemption » ou la rétorsion. Nous avons donc besoin de renforcer la quatrième option, celle de se défendre.
La menace
Les missiles balistiques offrent une capacité de frappe à distance (stand-off strike) qui est très différente de celle de n’importe quel autre système d’arme. Ces armes évoluent à des vitesses de plusieurs milliers de km/h, à tel point que le temps séparant le tir de l’impact peut être mesuré en minutes. Elles peuvent être tirées à partir d’emplacements que l’on ne peut prévoir, tout autour du globe, et avoir différentes trajectoires. De plus, de nouvelles technologies surgissent chaque année, augmentant la portée des missiles, mettant au point des charges plus meurtrières et plus difficiles à contrer. Il n’est pas surprenant que les États voyous, qui cherchent à défier militairement et de façon diplomatique les États-Unis et leurs alliés, s’efforcent d’acquérir ces armes. Armes qui donnent à un pays la capacité de forcer, d’intimider, de dissuader ou d’attaquer un autre pays, même s’il est supérieur militairement et économiquement ; qui offrent à nos adversaires le moyen de garder leur liberté d’action sur la scène internationale.
Aujourd’hui, plus de vingt pays ont accès aux systèmes de missiles balistiques. Néanmoins, nous sommes principalement préoccupés par une poignée d’entre eux, dont les dirigeants de gouvernements pourraient avoir (selon l’opinion de beaucoup d’entre nous aux États-Unis) des intentions agressives malgré notre stratégie de dissuasion.
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