La Délégation générale pour l’armement (DGA) et les industriels du secteur de la défense coopèrent en France en vue de réaliser les systèmes d’armes et autres équipements utilisés par les forces armées. Les objectifs visés en matière de coût, de délais ou de qualité ne sont cependant pas systématiquement atteints, comme l’indiquent les hausses des coûts dans le temps ou encore les retards des programmes. L’objectif de cet article est d’évaluer la performance des marchés d’approvisionnement de défense et de l’expliquer à travers une analyse des risques. Une base de données composée de 48 marchés signés par la DGA et 18 industriels français ou européens entre 1994 et 2005 pour une valeur moyenne de 135 M€ est étudiée avec précision à cet effet.

À travers l’approfondissement des performances financière, calendaire et technique, les développements présentés ici participent à identifier les événements les plus significatifs dans l’explication des surcoûts, des retards et des réductions de la qualité des systèmes français de défense.

La performance financière

La performance financière des marchés est mesurée par l’écart entre les coûts anticipés de réalisation et les coûts effectifs. Des surcoûts sont intervenus dans 87,5 % des contrats étudiés. Leur montant moyen s’élève à 6,03 M€, ce qui représente une moyenne de 9,96 % du prix initial des marchés ; le maximum observé correspondant à 45,68 % du prix initial du marché.