Le Secrétaire d'État chargé des Affaires européennes souligne l'enjeu que représente l'Europe de la défense pour la présidence française de l'Union européenne. Le développement de la PESD s'appuiera avant tout sur les potentialités offertes par le Traité de Lisbonne, dont la présidence française devra préparer la mise en œuvre. Au-delà, le développement de l'Europe de la défense doit pleinement contribuer au développement plus large des capacités d’influence et d'action de l'Union européenne dans le monde.
Les nouveaux défis de la Politique européenne de sécurité et de défense
Plus qu’une priorité, le développement de la PESD sera l’un des défis de la présidence française du Conseil de l’Union européenne. Le président de la République l’a rappelé lors de ses vœux aux Parlementaires en posant très concrètement les données de la situation : « Nous nous battrons pour obtenir une politique commune de la défense. À quoi sert-il de construire un espace de paix parmi les plus riches du monde si nous ne nous posons pas la question : comment se défend-on ? Comment assurons-nous notre sécurité ? Comment se donne-t-on les moyens de résoudre des crises européennes ? Le Kosovo, c’est bien l’affaire des Européens, davantage que celle des Américains, mais si l’Europe n’a pas de système de défense et de système de projection, comment l’Europe gère-t-elle ses crises ? C’est une affaire absolument essentielle » (1).
Ce défi d’une Politique européenne de sécurité et de défense plus efficace, disposant de davantage de capacités et d’une meilleure réactivité, la France l’a déjà relevé en accordant la priorité au lancement d’une mission au Kosovo et en prenant l’initiative de l’opération EUFor Tchad-RCA pour répondre à la crise humanitaire provoquée par le conflit du Darfour. Le développement de la PESD n’est pas l’objectif de la France seule. Il s’agit d’un projet au service de l’Union européenne dans son ensemble. Son succès dépend du sens de compromis de chacun mais également de l’ambition commune que les États membres sont prêts à poursuivre.
Cette ambition existe. Elle s’exprime dans la signature du Traité de Lisbonne, qui doit maintenant être ratifié par l’ensemble des États membres. Sans attendre son entrée en vigueur — au 1er janvier 2009, nous l’espérons — la présidence française devra contribuer à donner un contenu concret au cadre institutionnel de l’Union, enfin rénové par ce Traité, et poser les bases des grandes politiques européennes, au premier rang desquelles la PESD. C’est ainsi qu’en célébrant le dixième anniversaire de la déclaration de Saint-Malo, nous pourrons être fiers du chemin parcouru.
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