De facture assez terne, le dernier discours sur l’état de l’Union (28 janvier 2008) de George Bush ne présente pas de grandes innovations. La première partie de son discours portait sur des questions de politique intérieure. La « guerre contre la terreur » est abordée dans un second temps : d’ordre idéologique, enjeu de toute une génération, les États-Unis ne peuvent se permettre de perdre cette guerre. La nécessité de poursuivre les actions engagées en faveur de la liberté est le seul moyen de préserver « la sécurité des États-Unis et la paix dans le monde ». L’amélioration sécuritaire en Irak, promesse d’un succès dans ce conflit, demande de poursuivre ses sacrifices et ses efforts. Il incombe au Congrès d’assumer sa part de responsabilité en soutenant l’action du gouvernement, notamment en ce qui concerne le financement de la guerre. Enfin, le discours du président Bush est demeuré, comme dans le passé, très dur à l’égard du régime de Téhéran, accusé d’incarner « les forces de l’extrémisme ».
États-Unis : discours sur l'état de l'Union
Alors que la population américaine concentre déjà toute son attention sur les primaires, prélude à l’élection présidentielle à venir, le président Bush a prononcé son septième et dernier discours sur l’état de l’Union (1). Compte tenu de la marge de manœuvre très réduite d’une Administration entrant dans sa dernière année, ce discours était davantage attendu comme le testament politique d’un président sans héritier que comme l’énoncé des objectifs politiques retenus pour l’année en cours. À cet égard, le choix de G.W. Bush de se concentrer davantage sur les sujets économiques et sociaux constitue une approche a minima des dossiers qui est autant un aveu d’impuissance que la prise de conscience que l’Amérique regarde d’ores et déjà au-delà de l’Administration sortante.
Économie et réforme budgétaire
La première partie du discours du président Bush est consacrée aux recommandations concrètes pour remédier à la situation économique difficile. Les mesures incluent la pérennisation des allégements fiscaux (2), la mise en place d’une politique de contrôle accru des dépenses publiques et la réforme de l’assurance-maladie (3). Le président Bush s’est montré particulièrement offensif au sujet des dépenses discrétionnaires (earmarks) qu’il avait déjà identifiées l’an dernier, allant cette fois-ci jusqu’à menacer de mettre son veto sur toute proposition budgétaire n’ayant pas réduit de moitié leur part en termes de nombre comme de montant (4). L’objectif chiffré de la réduction est de 18 milliards de dollars. Après un plaidoyer en faveur de la libéralisation des échanges, le président Bush a également demandé au Congrès d’accélérer la ratification des accords de libre-échange avec la Colombie, le Panama et la Corée du Sud.
Politique énergétique et environnement
Le président Bush a réitéré la nécessité pour les États-Unis de diversifier leurs sources d’approvisionnement énergétique. Le gouvernement devrait donc continuer d’encourager la recherche sur les ressources alternatives et ainsi faire confiance au génie scientifique américain. Il a également appelé de ses vœux la mise en place d’une régulation internationale en matière de normes environnementales.
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