L’explosion de la couverture haut-débit et la baisse significative des prix ont permis une véritable démocratisation des NTIC. Internet offre le meilleur et le pire à nos sociétés : la toile est un support idéal pour toutes les incivilités, délinquances, voire les activités criminelles. Face à la montée des attaques intelligentes, devant la grande dépendance de nos économies à l’égard des NTIC, l’éducation ne suffit plus. De nouvelles solutions techniques permettent de pratiquer une sécurité à la fois plus active, plus préventive mais aussi plus intrusive, dans le strict respect des libertés individuelles fondamentales. Le défi de nos sociétés est de préparer en douceur ce changement de doctrine.
Sécurité informatique : éduquer l'utilisateur suffit-il ?
Computer security: is user education enough?
The explosive growth in wideband Internet access and the significant fall in prices have resulted in a real democratisation of the new information and communication technologies. The Internet offers to our societies the best and the worst, being an ideal medium for all types of incivility, delinquency, even criminal activity. With the increase in intelligent attacks and the dependence of our economies on these technologies, education alone is not enough. New technical solutions make possible security that is active and preventive; it is also more intrusive but respects basic individual liberties. The challenge for our societies is to gently prepare this change in doctrine.
Face aux différents périls liés aux nouvelles technologies, l’immense majorité des entreprises européennes ont mis en place, au minimum des outils de sécurité informatique, au maximum des plans de sécurité informatique. Il n’est plus besoin aujourd’hui de rappeler les grandes vagues virales du milieu des années 90 et leurs effets plus ou moins directs sur le fonctionnement des diverses économies. Ces incidents ayant été largement couverts par les médias généralistes, l’effet d’éducation auprès des décideurs économiques a été important et le sujet de la fiabilité générale des outils informatiques est désormais un point acquis.
En fonction de la taille des entreprises, de leur secteur d’activité et de leur dépendance aux outils, le montant des investissements de sécurité informatique peut dépasser plus de 10 % des dépenses globales informatiques. La croissance de ces dépenses en outils et services de sécurité est d’ailleurs une des plus forte de cette industrie, générant une richesse importante pour les acteurs. Cette richesse semble également répartie entre rémunération du capital, recherche et support des utilisateurs. L’intensité de la recherche, en particulier face aux nouvelles menaces est importante. À titre d’exemple, la plupart des éditeurs de solutions de dépense, périmétrique (antivirus, anti-spam) génèrent des mises à jour de leurs outils plus d’une centaine de fois par jour.
Du côté des utilisateurs résidentiels, le constat est à peu près le même : la croissance fulgurante de l’équipement domestique conjuguée à l’expansion du haut débit à prix compétitif a multiplié les vulnérabilités et les incidents de sécurité. Les vagues virales se sont longtemps appuyées sur l’ignorance ou la naïveté des utilisateurs. Les virus auto-expédiés ont colonisé des millions d’adresses de messageries pour se reproduire et se réexpédier à l’infini jusqu’à provoquer l’engorgement des réseaux et des machines. Là aussi, le message global est passé et la pénétration des outils de sécurité informatique basique est désormais significative. Que l’on soit en entreprise ou à la maison, activer une suite de sécurité pour se protéger des virus et autres spam est devenu une chose banale ; même si toute la population n’est pas couverte par l’information et la technique… L’effet de cette bonne couverture du monde numérique a eu des impacts positifs pour les consommateurs. Cette banalisation a, en effet, entraîné une guerre des prix entre éditeurs (on trouve de très bonnes solutions à partir de 45 €/an quand des suites basiques coûtaient près de 85 € il y a deux ans) qui ne peut fournir que des avantages pour les utilisateurs. Plutôt que sur la qualité, la bataille pour les parts de marché s’est déplacée sur le terrain des fonctionnalités à prix semblables. De nouvelles fonctions viennent s’ajouter dans le prix de base (enregistrement et sauvegarde automatique des données, prévention des intrusions, lutte anti-spam) et font la différence d’un éditeur à l’autre. Cette concurrence des prix n’a pas généré d’arbitrage sur la qualité et les solutions les moins chères figurent toujours dans les meilleurs classements de la presse spécialisée : le prix n’est pas fonction de la qualité !
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